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Près d’un milliard de personnes dans les pays en voie de développement courent à nouveau le risque d’être exclus de la classe moyenne naissante. Cela ressort d’une analyse du journal britannique Financial Times.

Cette constatation fait naître des questions sur le caractère durable de la diminution de la pauvreté ces 30 dernières années.L’inégalité croissante et le ralentissement mondial de la croissance économique créent en outre des problèmes pour des entreprises qui ont lourdement investi dans des marchés émergents.

On craint surtout l’impact d’une croissance ralentie sur la disparition d’une grande classe moyenne dans des pays comme la Chine et l’Inde qui ont dû supporter l’économie mondiale du 21e siècle.

Le Fonds Monétaire International a mis en garde auparavant contre une longue période de développement économique limité, alors que la Banque Mondiale a aussi annoncé que la croissance des économies émergentes pourrait retomber vu les évolutions avant l’éclatement de la crise financière mondiale il y a 6 ans.

Selon l’Asian Development Bank, un revenu journalier de deux dollars, corrigé selon le pouvoir d’achat, donne accès à la classe moyenne. D’autres économistes évoquent plutôt un montant de 10 dollars par jour. Le Financial Times insiste sur le fait que la plupart des membres de cette classe se trouvent dans une zone fragile entre les deux frontières.

Fin de la dernière décennie, les pays en voie de développement comptaient 2,8 milliards de personnes – 40% de la population mondiale – avec un revenu journalier entre 2 et 10 dollars. Ce groupe fragile constitue ainsi la plus grande catégorie de revenus du monde entier.

En outre, 952 millions de personnes semblaient se situer dans la catégorie disposant d’un revenu de 2 à 3 dollars par jour. Le Financial Times fait remarquer que ce groupe vulnérable grandit plus vite que les autres catégories de revenus.

On indique aussi une forte corrélation entre croissance et lutte contre la pauvreté, en soulignant que l’Inde, la Chine et l’Indonésie ont connu ces 3 dernières décennies en moyenne la plus forte croissance économique, mais ont enregistré aussi la plus forte diminution de la pauvreté.

Mais même avant le ralentissement du développement économique, selon des spécialistes du développement, beaucoup d’habitants des marchés en croissance ont semblé courir le risque d’être une fois de plus rapidement exclus de la classe moyenne et de retomber de nouveau dans la pauvreté.

La Banque Mondiale fait remarquer que dans des pays comme l’Indonésie plus de moitié des pauvres, un an avant la fin de la dernière décennie, arrivaient encore tout juste dans les normes de la classe moyenne.

L’Organisation internationale du Travail (OIT), également, dit déjà voir les effets du ralentissement économique. L’an passé, le nombre de travailleurs dans une pauvreté extrême n’aurait diminué que de 2,7% .C ‘est un des chiffres les plus bas de la décennie écoulée.

Kaushik Basu, économe en chef auprès de la Banque Mondiale, met en garde contre le fait qu’une grande partie de la nouvelle classe moyenne reste particulièrement vulnérable et peut à nouveau facilement se retrouver dans la misère.

Selon lui, l’économie mondiale est confrontée à bon nombre de risques, parmi lesquels une continuation du ralentissement de l’économie chinoise, qui pourraient avoir de lourdes conséquences pour les pays en voie de développement.

« Mais même si les risques peuvent être atténués, la croissance économique actuelle ne sera pas suffisante pour maintenir le rythme de la réduction de la pauvreté des décennies passées », dit Basu. « Pour éviter ce problème, de profondes réformes structurelles sont nécessaires dans les pays en voie de développement ».

« Si aucune mesure décisive n’est prise, le progrès des décennies passées dans la lutte contre la pauvreté et dans la création d’une classe moyenne qui est considéré comme crucial pour l’avenir de l’économie mondiale, menace d’être bloqué », met en garde Kaushik Basu.

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