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Tandis qu’Aquilino Morelle a été contraint à la démission après des accusations de conflits d’intérêts de Médiapart, sa femme, Laurence Engel, directrice de cabinet d’Aurélie Filippetti, attire elle aussi la curiosité…

Laurence Engel est en effet directrice du cabinet de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Un poste qui pourrait attirer sur elle et sur son couple les soupçons d’un pistonnage caractérisé. Pourtant, Laurence Engel a un parcours brillant qui parle pour elle. Après avoir suivi la voie royale (Normal sup, SciencesPo), elle intègre l’ENA au début des années 1990 où elle fait la connaissance d’Aquilino Morelle (promotion Condorcet). Elle devient ensuite auditeur à la Cour des Comptes. Mais dès 1998, elle se fraie un chemin entre culture et politique : après avoir été secrétaire général adjoint de l’Institut des hautes études sur la Justice, Laurence Engel devient directrice de cabinet du président de la Cinquième, qui va devenir Arte, Jérôme Clément. Le président de la chaîne franco-allemande est alors présenté comme un proche de Laurent Fabius. En 2000, Laurence Engel intègre le cabinet de Catherine Tasca, ministre de la Culture, qu’elle va conseiller sur les questions liées à l’audiovisuel jusqu’en 2002. Pendant la même période, son compagnon Aquilino Morelle gravite autour de Matignon et joue quant à lui le rôle de “plume” d’un certain Lionel Jospin. Dans l’ombre du gouvernement de la “gauche plurielle”, le couple gravit alors les échelons, comme main dans la main.
Après le choc du 21 avril 2002, Aquilino Morelle comme Laurence Engel parviennent d’ailleurs tous les deux à se recycler dans les cercles socialistes. Le premier est recruté par Euro RSCG, agence de communication proche de plusieurs grandes personnalités du PS. Un poste de communicant qui l’amènera, selon Médiapart, à travailler de nouveau avec les labos. Il reviendra à la politique dès 2004 en soutenant le “non” au référendum européen aux côtés de Laurent Fabius. Pendant ce temps, sa compagne deviendra, dès 2003, conseillère pour la Culture de Bertrand Delanoë, maire de Paris. A la réélection de celui-ci en 2008 elle sera bombardée directrice des Affaires Culturelles de la capitale. Un poste qu’elle va occuper jusqu’en mai 2012 et l’élection de François Hollande, synonyme, pour elle comme pour son compagnon, de tremplin professionnel.
Mais en quittant la mairie de Paris pour le ministère de la Culture, Laurence Engel s’est offert un “pot de départ” plutôt remarqué. Sur son blog, la CGT des personnels de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris a dénoncé durant l’été 2012 le “grand moment de privilèges et de connivence” de ce “cocktail” organisé dans une salle du musée Carnavalet, privatisée pour l’occasion. “Buffet garni de Champagne, petits fours et autres douceurs”, auraient agrémenté ce pot de départ controversé. Selon la CGT, “une demi douzaine d’agents” ont aussi été mobilisés “sur leur temps de travail” pour vider les salles de leurs œuvres ainsi qu’une “dizaine” d’autres pour assurer “la surveillance et l’accueil des convives”. Une “utilisation à des fins privées des moyens de la Ville de Paris” et une forme de “confiscation de l’espace public” selon le syndicat.
Laurence Engel se serait tout récemment portée candidate à la succession d’Anne Baldassari au poste de directrice du Musée Picasso, à Paris. Une responsabilité certes moins politique, mais très convoitée : le musée pourrait en effet prochainement fusionner avec le Centre Pompidou. D’aucuns pourraient imaginer que la compagne d’Aquilino Morelle bénéficierait ainsi d’une promotion… ou d’une porte de sortie.
Linternaute

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