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Premier secteur industriel de France, l’agroalimentaire a connu une année 2013 difficile, avec une activité commerciale atone, un recul de l’excédent commercial et une nette aggravation du nombre de défaillances de ses entreprises.

Mais où sont donc passées les forces vives qui animent traditionnellement le secteur agroalimentaire, premier secteur industriel français ? “Nous avons connu une année 2013 extrêmement difficile”, a reconnu le 10 avril, le président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), Jean-Philippe Girard.
Confrontés à une guerre des prix entre les distributeurs, une consommation des ménages atone et une rentabilité déclinante, le moral des industriels de l’agroalimentaire est clairement en berne.
Si le chiffre d’affaires global du secteur a encore légèrement progressé de 0,6 % en 2013, à 160,5 milliards d’euros (contre +2,2 % en 2012), la production manufacturière a reculé de 2,2 %.

Pire encore, après plusieurs années de progression, la balance commerciale a reculé à 8,466 milliards d’euros contre 9,185 milliards d’euros en 2012.
Une déception pour la filière, qui reste quand-même le second secteur exportateur de France, derrière l’aéronautique. Malgré une image forte à l’international pour la qualité de ses produits agroalimentaires, la France a vu ses exportations timidement augmenté de 1,4%, tandis que les importations ont bondi de près de 4 %. “Nous finançons la guerre des prix que se livrent les distributeurs, sans pouvoir répercuter la hausse des matières premières”, a insisté Jean-Philippe Girard.
Enfin, le niveau des défaillances a encore progressé, passant à 316 en 2013, après 297 en 2012 et 247 en 2011.
Lueur d’espoir pour 2014
“Malgré des performances décevantes en 2013, nous avons mieux résisté que le reste de l’industrie française, tant en matière d’évolution de la production, que d’emplois”, a insisté le président de l’Ania. Le secteur pourrait entrevoir le bout du tunnel en 2014. A fin janvier, les prévisions d’investissements industriels dans le secteur en 2014 sont en hausse de 7%, alors qu’il y a encore peu de temps l’Ania anticipait des investissements en baisse de 2%.

“Si la guerre des prix entre enseignes ne s’arrête pas, je suis pessimiste sur l’évolution de l’activité du secteur”, a prévenu Jean-Philippe Girard. La situation au niveau social, ne devrait en tous cas pas s’améliorer. Après 5 000 emplois détruits en 2013, les prévisions de l’Ania font état de 1 000 emplois en danger depuis le début de l’année et peut-être encore 4 000 à 5 000 pour l’année 2014, si la conjoncture ne se redresse pas.

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