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Addendum: “Ces actionnaires sont des vrais requins“, “c’est un coup de massue“, peut-on entendre de la part des salariés. Le projet de fermeture entre dans le cadre d’un plan d’économies de 385 millions d’euros d’ici 2018 pour Imperial Tobacco. La production pourrait être délocalisée en Pologne et en Angleterre


La plus importante usine de cigarettes de France, située à Nantes, qui produit des Gauloises et des Gitanes pour la filiale d’Imperial Tobacco devrait fermer. Sa production sera délocalisée en Pologne. 327 emplois sont en jeu.

Tout un symbole. Le fabricant de cigarettes Seita, filiale du groupe britannique Imperial Tobacco, devrait annoncer son projet de fermer son usine de Nantes, qui emploie 327 salariés, dans le cadre d’un plan de restructuration, révèle Le Figaro ce lundi. L’entreprise a convoqué un comité central d’entreprise extraordinaire pour mardi, selon les informations du quotidien.
La plus importante des deux dernières usines de France

Située à Carquefou, dans la banlieue de Nantes, l’usine est la plus importante des deux derniers sites de production de cigarettes en France. L’année dernière, elle a produit 12,2 milliards de cigarettes blondes : principalement des Gauloises et des Gitanes. Selon les informations du Figaro, la production nantaise sera délocalisée en Pologne, mais une partie pourrait aussi être transférée au Royaume-Uni, sur le site de Nottingham.


La restructuration, qui serait annoncée mardi, devrait comprendre également la cession du centre de recherche et développement de Bergerac, en Dordogne (30 salariés) et une réorganisation de la force de vente “sans impact sur l’emploi”, selon un représentant du personnel cité par Le Figaro. Le centre de battage de tabac du Havre (100 salariés) et l’usine de Riom dans le Puy-de-Dôme(200 salariés, 9 milliards de cigarettes) devraient en revanche être préservés.
Un quart du marché français
La Seita (Société nationale d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes), qui fabrique les marques Gauloises, News et Gitanes et dont le siège se trouve à Paris, emploie environ 1150 salariés sur cinq sites en province : deux usines de production de cigarettes, à Nantes et Riom, une usine de traitement du tabac au Havre (Seine-Maritime), deux centres de recherche à Bergerac et Fleury-les-Aubrais (Loiret).
Ex-régie publique française des tabacs, le fabricant avait été privatisé en 1995 et rebaptisé Altadis entre 1999 et 2008, après la fusion avec son homologue espagnole, la Tabacalera, pour ensuite être repris en 2008 par Imperial Tobacco, qui avait alors supprimé la moitié des effectifs soit un millier d’emplois. Plus aucun Français ne siège au conseil d’administration depuis 2010. En France, l’entreprise détient toujours 25,3 % du marché. Une part qui a reculé de 4% depuis 2008.
La hausse du prix des cigarettes se fait sentir
Imperial Tobacco a lancé un plan d’économie de 385 millions d’euros d’ici à 2018, dont 72 millions cette année, explique Le Figaro. Si au niveau mondial, la baisse de ses ventes en volume est largement compensée par les augmentations de prix, dans la zone regroupant Espagne, France, Maroc et Algérie, son chiffre d’affaires a baissé de 5% l’an passé, à 1,824 milliard de livres, et son résultat opérationnel de 8%, à 792 millions.

Même si elle reste supérieure à la moyenne du groupe, la marge se réduit à 43% du chiffre d’affaires, alors qu’Imperial Tobbacco s’est fixé comme priorité la hausse de ses profits dans ces pays.

En France, suite à la hausse de 20 centimes du paquet de cigarettes intervenue début janvier, les ventes chez les buralistes ont dégringolé de 8,9% en volume et de 2,2% en valeur sur les trois premiers mois de l’année.
Gauloises et Gitanes restent des marques stratégiques
Ce déplacement de la production est d’autant plus stratégique que les deux marques Gauloises Blondes et Gitanes Blondes sont considérées comme cruciales. Les premières connaissent de bons chiffres de vente en Russie, Turquie, Grèce, Allemagne et Algérie tandis que les secondes auraient un fort potentiel sur le marché irakien. Quelque 60 % de la production de l’usine nantaises est destinée à l’exportation en Europe, Afrique et Moyen-Orient.
LaTribune.fr
(Merci à M.)

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