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Le lycée Jean-Moulin à Béziers organise une semaine sur le thème des vingt discriminations punies par la loi, dont l’homophobie. L’association montpelliéraine Le Refuge qui accueille des jeunes de 18 à 25 ans mis à la porte par leurs parents à cause de leur homosexualité, est venue, lundi, répondre aux questions des jeunes.
L’association montpelliéraine Le Refuge, créée il y a onze ans, qui accueille des jeunes de 18 à 25 ans mis à la porte par leurs parents à cause de leur homosexualité, est venue, hier, répondre aux questions des jeunes et tenter de briser les – encore- très nombreux préjugés.
“Il faut qu’ils arrivent à se confier. Leurs réactions sont toujours épidermiques car cela touche leur sexualité à un âge sensible. D’ailleurs, la question récurrente est “Quand sait-on qu’on est homosexuel ?”. Nous répondons que c’est au même âge où l’on découvre qu’on est hétéro”, expliquent Frédéric Gal, directeur du Refuge et Jonathan Hude-Dufossé, chargé du développement.
Après avoir fait un tour de table de la terminologie, des motifs de l’homophobie et de ses conséquences, ils ont rappelé quelques chiffres et faits édifiants : un homosexuel a treize fois plus de chances de se suicider qu’un hétérosexuel ; en Ouganda, au Bahreïn ou à Dubaï, ils sont interdits de territoire et risquent la peine de mort ; la République Tchèque a dressé des morphologies types de l’homo et de l’hétéro.
“Et en Occident, les mentalités n’évoluent pas tellement contrairement à ce qu’on pourrait croire. La téléréalité contribue aux clichés avec l’homosexuel de service super efféminé”, déplore Jonathan.
Il sait que le rejet existe toujours. Une élève déclare qu’elle mettrait son enfant à la porte s’il était homosexuel. “Je suis étonné qu’elle le dise aussi clairement, c’est plutôt bien, cela permet de discuter. C’est vis-à-vis de sa famille qu’elle serait le plus embêtée”.
La religion a toujours un poids énorme. “Et quelle qu’elle soit. La majorité des jeunes que l’on accueille sont issus de familles pratiquantes.”
Un lycéen admet qu’il comprend mieux l’homosexualité féminine. “C’est normal, commente Frédéric, on admet toujours mieux l’homosexualité du sexe opposé”. Il aura quand même bien du mal à lui faire comprendre que non, il n’aura jamais ses chances.
Midi Libre

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