Château des Hautes-Montées au sud d’Orléans. Un manoir vendu sur papier glacé, une réalité qui prend l’eau depuis plusieurs années, pour une vingtaine de copropriétaires, en procédure avec leur promoteur immobilier.
Depuis quelques semaines, sur le théâtre du conflit ouvert entre les deux parties, se joue un nouvel acte : la « résidence de standing » accueille actuellement plusieurs familles de Roms, hébergées gracieusement par le patron de Zenith Promotion Emil Penev. « J’ai des appartements vides et il y a dehors des gens qui ont froid », explique-t-il. Un projet « humanitaire » mûri en décembre dernier, avec l’objectif d’héberger entre « 50 et 80 personnes » dans le château et le gymnase du domaine, rachetés à la mairie d’Orléans en 2007 pour un peu plus d’un million d’euros.
Au milieu du mois de février, l’ancienne chapelle au confort plus que sommaire, a vu s’installer un premier occupant, avec son chien. « Avant de faire de l’humanitaire, qu’il s’intéresse à ceux à qui il doit des travaux », lâche Sébastien Lescop, voisin direct, persuadé de la « mauvaise foi » de l’homme d’affaires qui, loin de jouer les philanthropes, voudrait « faire traîner les choses » et lasser la petite vingtaine d’habitants des Hautes-Montées, qui l’affronte au tribunal depuis 2010.
En novembre dernier, le syndic a assigné la SCI Château des Hautes-Montées en justice pour une nouvelle action en réparation de « malfaçons et non-façons ». Le syndic pointe entre autres des travaux de réfections des parties communes « non achevés » et un ravalement de façade très imparfait, fissures et infiltrations à l’appui. En l’état, les caves sont inutilisables et certaines installations électriques sont non-conformes. « L’absence d’entretien a contribué à cette atmosphère », rétorque Émil Penev, qui compte en plissant les yeux les « 30 annulations de compromis de vente » que sa société aurait subi depuis le début du conflit. En attendant son règlement, les copropriétaires, avec le syndic, ont obtenu la mise sous hypothèque des lots restants : bien qu’ils soient toujours affichés à la vente sur le site de la société immobilière, le promoteur ne peut s’en séparer.
Au château, une pétition circule dans les étages pour demander leur départ. « On vit dans l’insécurité.
La République