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Le mardi 5 mars se tenait une conférence ayant pour thème « penser les « banlieues » autrement », au centre Wallonie-Bruxelles, dans le 4ème arrondissement de Paris, à quelques pas du centre Pompidou. Représentants diplomatiques, entreprises et correspondants de presse ont apporté leurs regards sur les «quartiers populaires» à l’occasion d’un colloque organisé : Penser les «banlieues autrement».

Fiachra Gibbons, correspondant en France pour The Guardian estime que a France devrait « agir rapidement car elle est en train de perdre la 3ème génération des jeunes issus de l’immigration. Le pays doit avouer son échec en matière d’intégration (…) Il faudrait presque des accords de paix en banlieue pour tout recommencer à zéro ! ».

Il est 9h30 lorsque Bernard Emsellem, président de l’association organisant l’évènement (Communication Publique), prend la parole pour ouvrir le bal. Il estime que les «banlieues» françaises souffrent d’une vision négative à cause de «ceux qui en parlent alors même qu’ils n’y vivent pas !». […]

Thomas Kirszbaum, sociologue urbain, pense que la France ne pourra pas améliorer l’image de ses banlieues dans l’immédiat. «Elle [la France] n’en finit pas de digérer son héritage colonial. Tant qu’on n’aura pas dépassé le phénomène de l’islamophobie et tant qu’une élite blanche parle des problèmes de banlieue, nous ne pourrons pas faire évoluer les mentalités par rapport aux quartiers populaires».

Le franco-portugais Jean Manuel Simoes est né en 1964 dans la région parisienne. Il entame la dernière table ronde en projetant des photos qu’il a prise de « la vie quotidienne en ZUS ». «Quand on parle de la banlieue dans les médias, on a l’impression que c’est la guerre. Moi à chaque fois que je vais dans les quartiers, je repars et… je suis vivant !» Lâche-t-il avec ironie. Cependant, il tient à préciser, pour conclure son temps de parole, que la majeure partie des banlieues est composée de zones pavillonnaires.
Son de cloche divergent pour une grande partie des correspondants étrangers. Vibeke Knoop Rachline, journaliste norvégienne correspondante à Paris pour le journal Aftenposten, considère qu’en 2005, «certaines situations pouvaient rappeler des scènes de guerre». […] Mohamed Mechmache a lancé une proposition : récupérer 10% de la réserve parlementaire pour la redistribuer aux initiatives dans les quartiers. Comme lui, nombreuses sont les personnes qui continuent à se battre pour la banlieue, leur lieu de naissance, là où ils ont grandi, et où ils vivent encore. «Les solutions existent pour les problèmes de la banlieue» déclare François Gibbons… comme quoi rien n’est irréversible.[…] Bondy Blog

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