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Face à la défiance générale, les patrons de banques néerlandaises doivent désormais prêter serment.

Une variante sans allusion religieuse est aussi prévue, et elle ne sera pas de trop. A partir du second semestre de cette année, cette prestation devrait en effet s’étendre aux 90.000 employés de banque néerlandais.

«Je jure que je m’efforcerai de préserver et consolider la confiance dans l’industrie des services financiers. Que Dieu tout-puissant me vienne en aide.» C’est par cette phrase que se conclut la prestation de serment devenue obligatoire pour tous les dirigeants du secteur financier aux Pays-Bas, depuis le 1er janvier dernier­.

Exotique vue de France, cette pratique est la première de son genre en Europe. Et elle n’a pourtant rien de symbolique, puisque des sanctions sont prévues pour les contrevenants à partir du 1er janvier 2015. Le patron de l’association bancaire néerlandaise indique que les banquiers pourront alors se voir infliger des amendes, ou même temporairement suspendus.

Un «comité de discipline indépendant d’experts» sera chargé de mener des tests en rapport à la fonction et la responsabilité de la personne concernée, et des plaintes pourront être reçues en cas de non-respect aux règles de conduite.

Défiance

Surtout, cette prestation de serment permet au secteur de repartir à la conquête de l’opinion publique. Il faut dire que la confiance semble bel et bien érodée. A titre d’illustration, 37% des Néerlandais faisaient confiance­ à leur secteur financier en 2013, alors qu’ils étaient 90% en 2008, d’après un baromètre mesurant la confiance dans 26 pays et publié par le cabinet Edelman.

Il faut dire que les Pays-Bas ont dû largement soutenir leur secteur bancaire depuis le déclenchement de la crise financière : Fortis Nederlands a été nationalisé en 2008, ainsi que SNS Reaal NV l’an dernier. L’État a également dû apporter son aide au groupe ING, ainsi qu’à l’assureur Aegon.

Selon l’agence Bloomberg, les Pays-Bas ont dépensé au total plus de 95 milliards d’euros en capital et en garantie sur les six dernières années pour renflouer les banques. Plus récemment, d’autres affaires ont défrayé la chronique, comme le scandale de manipulation du Libor. Rabobank s’est vue infliger par les clients américains une amende de 774 millions d’euros, entraînant la démission de son patron.

Les Échos

(Merci à BA)

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