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Ils rêvent d’un grand meeting mi-février dans le sous-sol du Sénateur, la brasserie phare de la cité Karl-Marx, en plein coeur de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Une soirée pour « faire le buzz » dans les quartiers autour d’une liste encore peu connue : celle de l’Union des démocrates musulmans français (UDMF). Lancé en novembre 2012, ce parti communautaire qui compte dans ses rangs plus de 600 adhérents espère grappiller des voix en France dans les années à venir. <btn_noimpr>

 

Et pas seulement celles des musulmans. Mais, d’ici là, l’UDMF a choisi de miser sur Kamal Moumni, 29 ans, un gamin des tours du quartier Karl-Marx, comme il dit, pour « marquer le coup » et promouvoir la seule future liste du parti aux élections municipales.
Pas facile pour lui de s’imposer sur les marchés dans une ville historiquement communiste. Certains de ses colistiers ont d’ailleurs jeté l’éponge ces dernières semaines, victimes de menaces ou d’insultes, disent-ils. Lui, il a refusé l’appel du pied d’un autre parti qui l’invitait à rejoindre ses rangs. « On voit bien que cela fait peur et qu’on souhaite que nous ne présentions pas de liste, lâche le candidat, qui a mis son job de chauffeur en stand-by le temps de la campagne. Après, si le nom du parti peut apparaître comme une provocation, il faut rappeler qu’il existe en France un Parti chrétien-démocrate (NDLR : dont Christine Boutin est présidente d’honneur) et que cela ne choque personne. »
Des listes communautaires qui inquiètent
Sur les dalles de la ville-préfecture, on s’interroge sur ce nouveau parti. Auront-ils suffisamment de poids pour proposer une liste ? Tous les autres candidats balaient la question d’un non catégorique. M’hammed Henniche, le président de l’Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis (UAM93), les décrit surtout comme « des ovnis qui peinent à se faire connaître et qui peuvent effrayer les personnes qui ont un sentiment d’islamophobie ».
Au ministère de l’Intérieur, on s’inquiète justement de la multiplication de ces mini-listes communautaristes qui tentent de s’inviter dans la campagne, « dans le Nord-Pas- de-Calais, le Sud-Est ou la banlieue parisienne », rapportent les préfectures concernées. « Ces partis identitaires sont voués à l’échec », relativise Henniche.
(…) Le Parisien

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