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Le patron de la banque verte réaffirme la solidité de sa maison alors que Marine Le Pen a annoncé lundi soir qu’elle était au bord de la faillite.
Le Crédit Agricole au bord de la faillite? C’est ce que Marine Le Pen, invitée lundi soir de Mots Croisés sur France 2, pour débattre avec Pierre Moscovici, a annoncé en direct à la télévision.

“Vous savez bien que le Crédit Agricole n’est pas solide du tout et que probablement on va être emmené encore à venir les sauver !, a martelé la présidente du Front National, face à un Ministre de l’Economie et des finances, interloqué. (…) Ce que je vous annonce, c’est que le Crédit Agricole va très mal.”

(le passage de Mots Croisés en question)

Des déclarations loin d’être anodines, alors que la BCE peaufine les prochains stress tests auxquels seront soumises les banques européennes –et que la “banque verte”, dispose d’une entité cotée en bourse, Crédit Agricole SA (Casa)!
Ne pas alimenter le “buzz”
Dans l’entourage du groupe –qui n’a pas souhaité réagir officiellement aux déclarations de Marine Le Pen– on préfère minimiser cette affaire, propre, insiste-t-on, au débat politique. Et on insiste sur le retour aux bénéfices de la banque, qui avait été particulièrement secouée par la crise des dettes souveraines de 2011 et la cession difficile de sa filiale grecque Emporiki.
Au troisième trimestre, le groupe Crédit Agricole, a dégagé un profit net de 1,43 milliard d’euros (versus 2,2 milliards de pertes un an plus tôt), tandis que sa filiale cotée Casa affichait 728 millions d’euros de bénéfices (2,8 milliards d’euros de pertes au troisième trimestre de 2012).
La rumeur de trop ?

Pour l’heure, aucune action -médiatique ou autre- n’est donc envisagée par la Banque verte suite aux déclarations de Marine Le Pen. Histoire de ne pas jouer les surenchères et de rajouter au buzz médiatique déjà bien fourni autour du groupe ? Début janvier, une étude de deux économistes néerlandais mandatés par l’OCDE – contestée et contestable quant à la méthode d’évaluation retenue – avait ainsi alimenté la spéculation en évaluant à 84 milliards d’euros l’insuffisance des fonds propres des banques européennes… dont 31 milliards pour le seul Crédit Agricole. Des rumeurs avaient alors circulé sur un prochain renforcement des fonds propres de la banque en vue de prochaines échéances réglementaires, via un appel aux marchés.
La rumeur de trop ? Malgré des ratios prudentiels plutôt rassurants publiés en novembre, lors des résultats trimestriels, d’autres bruits avaient circulé en décembre sur un éventuel transfert des risques portés par Casa vers ses principales actionnaires, les caisses régionales.

Mercredi, Jean-Paul Chifflet, le directeur général de Crédit Agricole SA, s’est enfin décidé à rompre ce curieux silence. Dans une “mise au point” il a réaffirmé la solidité de sa banque: “cette étude [de l’OCDE, ndlr] reposant sur des postulats erronés, traduit avant tout la méconnaissance absolue qu’ont ses auteurs de l’organisation et de la structure financière du groupe Crédit Agricole et leur approximation en matière prudentielle”.

Et le patron de prévenir qu’il se réservait le droit de poursuivre en justice “toute personne, toute organisation ou tout organe d’information, qui nuirait à la réputation et aux intérêts” de son groupe.
Le groupe présentera ses résultats 2013 le 19 février prochain. En attendant aujourd’hui, l’action Casa était en hausse à la Bourse de Paris.
Challenges.fr

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