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Sinon, à part instit, je suis père. Notamment d’un petit garçon qui est entré au CP cette année. Tout se passe bien, merci, mais depuis quelques temps Martin a attrapé comme on chope la gastro des tics de langage qui me hérissent le poil. Il y a les débuts de gros mot, réprimés juste à temps, il y a les phrases ponctuées de « toi » (genre « mais non c’est pas ça, toi !… »), etc. Et puis, il y a des incorrections qui avaient disparu depuis belle lurette et qui font un retour dont je me serais bien passé.
« Papa, c’est les méchants qui zont commencé à attaquer les gentils »…
« Si j’aurais été sûr, j’aurais pas choisi cette solution »…
« Même si je saurais voulu tu me l’aurais pas donné »…
« Qu’est-ce que vous faisez ? »…
Vous allez me dire c’est normal, ça arrive, surtout dans les moments de fatigue, arrête ton char l’instit, pose ton stylo rouge, et puis il a que six ans quand même, ça se saurait si on savait parler correctement à cet âge-là, après tout il a tout le temps devant lui, l’oral du bac de français c’est pas pour tout de suite. Soit. Sauf que, il y a deux choses qui me chiffonnent.
Primo, sa mère et moi, on s’échine depuis des années à corriger au quotidien les petites erreurs de langage de notre progéniture, partant de l’idée que si les erreurs sont normales à chaque stade de développement langagier, ne pas les laisser s’installer en donnant la tournure correcte paraît tout aussi normal si on veut que le langage évolue. Et globalement, ça marche. C’est chiant, parfois j’ai pas franchement le cœur à le reprendre en pleine explication sur la vie des dinosaures au crétacé, mais au final le niveau de langage de mon fils est tout à fait correct pour 6 ans (même si la qualité ne rattrapera jamais la quantité…).
Deuzio, il ne s’agit pas seulement d’anciennes erreurs qui resurgissent momentanément, donnant le sentiment qu’on est juste dans une de ces phases de reflux typique de tout apprentissage en cours. Martin fait des erreurs qu’il ne faisait pas avant ! D’où le sentiment que j’ai, certains soirs ces derniers temps, que le niveau de langage de mon fils baisse à l’école. Ce qui, en tant qu’instit, ne me satisfait pas franchement.
De l’autre côté du miroir
Avant de retrouver mon fils le soir, je fais l’école la journée, donc. Et que fais-je à longueur de journée, en classe, dans les couloirs, dans les escaliers, dans la cour, à la cantine ?… Je corrige les erreurs de langage de mes élèves ! J’ai déjà raconté dans ce précédent post comme il m’arrive d’être désappointé par le niveau de langage de mes élèves…
« Maître, je peux yaller aux toilettes ? ».
« Maître, il nen a plein des élèves qui zont un chewing-gum ! ».
« Aujourd’hui, la des carottes à la cantine ».
Etc…
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