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Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault se rend à Alger, le 16 décembre, pour une visite de deux jours. Il sera accompagné de huit ministres de son gouvernement et une cinquantaine d’hommes d’affaires dont quelques dirigeants du CAC 40. Au cours de son séjour, une quinzaine d’accords économiques et de contrats devraient être signés. Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, 60 ans, fait le point sur les relations entre les deux pays.

Jeune Afrique : Comment se portent les relations algéro-françaises à la veille de la visite, à Alger, du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault ?

Ramtane Lamamra : Elles se portent bien. Cette visite intervient une année, presque jour pour jour, après celle effectuée par le président François Hollande au cours de laquelle les deux chefs d’État ont décidé d’établir un partenariat d’exception entre la France et l’Algérie. Un vaste chantier dans lequel François Hollande et Abdelaziz Bouteflika ont investi toute leur autorité. Conséquence de cet engagement mutuel : l’année 2013 a enregistré une densité dans les visites et les concertations politiques sans pareil depuis des décennies. Pas un seul segment de ce partenariat ni le moindre dossier en suspens qui n’ait été abordé. Nous enregistrons de nombreuses avancées.

Jean-Marc Ayrault vient à Alger pour coprésider avec son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, le Comité intergouvernemental de haut niveau pour faire le bilan de cette année, de lister les problèmes qui nécessitent davantage d’efforts et de bien ajuster les perspectives pour l’année 2014. On pourrait schématiser en affirmer que décembre 2012 fut l’annonce du partenariat d’exception, décembre 2013, un bilan d’étape, globalement positif avec des perspectives prometteuses, et décembre 2014 la sortie de la première voiture Renault d’une usine algérienne. Pour revenir à votre question, je dirais que les relations entre les deux pays sont vivantes, dynamiques et portées par une très forte volonté politique incarnée par les présidents Hollande et Bouteflika.

À la veille de la tenue du comité intergouvernemental de haut niveau, les nouvelles ne sont pas aussi bonnes que cela : la France perd son statut de premier fournisseur de l’Algérie, de nombreux investisseurs français, parmi lesquels le groupe Michelin, quittent l’Algérie…

Cette manière de présenter les choses est quelque peu exagérée. Il est vrai que la Chine a ravi à la France le statut de premier fournisseur de l’Algérie sur les dix premiers mois de l’année. Cette nouvelle confirme, de notre point de vue, l’attractivité de notre économie, d’une part, et, d’autre part, je peux vous assurer qu’il y a plus d’entreprises et d’investisseurs français qui pénètrent notre marché que celles et ceux qui, pour une raison ou une autre, le quittent. Le partenariat d’exception entre nos deux pays ne saurait être réductible à la seule dimension commerciale. Il envisage la mise en place de relations structurantes et notre partenaire français inscrit son action dans la reconstruction et l’adaptation de notre base industrielle. Mais pas seulement. L’agriculture, la coopération technique, scientifique et culturelle. Nous nous félicitons que le ministre français de l’Éducation, Vincent Peillon, ait consacré à notre pays son unique visite officielle à l’étranger. Nous en mesurons le privilège et sommes optimistes pour une participation de la France dans nos réformes du système éducatif. Les relations entre les deux pays se consolident, ouvrent de nouveaux horizons.

Vous évoquez la reconstruction de la base industrielle de l’Algérie avec l’aide du partenaire français. Or, ce dernier a érigé la ré-industrialisation de la France en priorité. Avec ses confortables réserves de change, l’Algérie pourrait-elle y participer, en reprenant, par exemple, quelques entreprises françaises en difficulté financière ?

Dans le partenariat d’exception que veulent initier les présidents François Hollande et Abdelaziz Bouteflika, il y a place à toutes les ambitions et aux formes les plus novatrices de collaboration.

Jeune afrique

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