Hicham est parti faire le djihad en Syrie : “C’est comme si cette personne-là n’était plus mon fils”
Son fils est parti mener le djihad en Syrie. Leila raconte la conversion rapide du jeune homme à l’islamisme et témoigne du “cauchemar” qu’elle vit au quotidien.
Elle témoigne parce qu’elle veut éviter aux autres mères son calvaire. Leila ne dort plus depuis que son fils Hicham, 19 ans, a pris la route pour la Syrie afin d’y mener le djihad. Là où elle vit, à Vilvorde, en Belgique, elle est loin d’être la seule dans ce cas : trente garçons sont partis.
Leila, elle, ne comprend pas. Mère de quatre enfants, dans une famille parfaitement intégrée, elle n’aurait jamais pu imaginer un tel embrigadement.
“La conversion de mon fils a commencé en avril quand il a commencé à prier, avant il ne priait même pas”, explique-t-elle au micro de RTL. “Aller cinq fois par jours à la mosquée, ça, ça a été le grand changement.”
A partir de là, il a suffit de quelques semaines. “On a fêté la fin du ramadan le 9 août”, se souvient Leila. “Le mardi matin, quand j’ai vu qu’il n’était pas dans son lit, là j’ai su qu’il était parti. On a attendu 48 heures et on a contacté la police.” Le surlendemain, Hicham envoie un premier message à sa famille, via Facebook. “On a dû insister et à la fin il nous a dit ‘je suis en Syrie’ et là le monde s’est écroulé”, raconte Leila. “Mon fils jurait par dieu qu’il n’allait pas partir en Syrie, je ne le reconnais plus.”(…)
Sa mère tente de le convaincre de revenir. Hicham refuse. “Il m’a dit ‘non maman, j’ai émigré, la démocratie c’est haram, c’est péché et je ne peux pas revenir, c’est à toi de changer’. ‘Prie, lis beaucoup le Coran et c’est comme ça que tu vas guérir'”, relate Leila. “C’est comme si cette personne-là n’était plus mon fils. Pour moi, il est devenu une machine qu’on a remontée et ils ne peuvent plus avoir de sentiment ni de compassion. Pour moi ils ont été lobotomisés.”
Elle témoigne pour éviter d’autres départs
Elle se dit certaine qu’une organisation est derrière tout cela, avec des recruteurs. “Pour moi ce sont des manipulateurs d’une intelligence inouïe”, estime Leila. En échec scolaire depuis plusieurs mois, Hicham a été approché dans un bar à chicha. “Je pense que ça a marché parce qu’il était fragile au départ et maintenant qu’il a trouvé quelqu’un qui s’intéresse à lui, qui le rend un peu comme un héros, je crois que pour lui, c’est la voie qu’il cherchait.”
“Beaucoup de gens nous ont reproché d’aller voir la police. Même des parents dont les enfants sont partis en Syrie, en nous disant ‘vous ne vous rendez pas compte, si jamais ils reviennent, ils vont être catalogués terroristes'”[…]
RTL, merci à Zatch