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Après des déficits publics à la dérive, la France doit aussi s’inquiéter pour son secteur bancaire. D’après une étude du Center for Risk Management de Lausanne, les banques françaises présentent le plus important risque systémique en Europe !

Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale : trois mastodontes que l’État est condamné à aider quoi qu’il arrive

Depuis la crise de 2008 qui a ébranlé le monde de la finance, où en est-on de la mesure du risque systémique des banques ? En cas de « nouvelle crise financière », les institutions financières européennes (banques, assurances, entreprises immobilières et services financiers) auraient besoin de pas moins de 1.000 milliards d’euros.

Les banques et compagnies d’assurances européennes auraient besoin de ces milliards de fonds propres  pour retrouver un niveau de solvabilité jugé « satisfaisant », en cas de « nouvelle crise financière », selon des universitaires suisses. Cette étude sur le système financier européen considère que Crédit Agricole présente un fort risque systémique.

Ce chiffre se fonde sur un indice, baptisé SRisk, qui permet de mesurer les besoins en fonds propres des banques en cas de crise grave. «  Notre modèle décrit le risque systémique comme le montant de capital dont les banques auraient besoin pour se refinancer dans le cas où une nouvelle crise financière se produirait, » écrivent dans un article publié par le quotidien suisse « Le Temps », Eric Jondeau qui dirige le Center for Risk Management (CMRL) à l’université de Lausanne et Michael Rockinger, professeur de Finance à HEC Lausanne.

Cette mesure de risque _ qui recense 416 institutions financières européennes _ peut arriver à des résultats surprenants. Cela est dû à la méthode employée (voir ci-dessous) qui pondère le coût d’un retour à la solvabilité en fonction de la taille des établissements ou de leur niveau d’endettement. Ainsi, les auteurs de l’étude en viennent à trouver la Grèce moins risquée que l’Allemagne la France ou la Suisse.
Sauver des banques françaises coûterait cher
De même, à en croire l’étude, : la France est le pays dont le SRisk est actuellement le plus élevé (voir le graphique) avec un SRisk deux fois plus élevé que celui de l’Allemagne. « Cela peut s’expliquer par le fait que les banques allemandes sont moins orientées vers les activités de banque d’investissement que les banques françaises », notent les auteurs de l’étude. Et les banques françaises trustent le haut du classement des établissements dont le sauvetage coûterait le plus cher avec six établissement dans le Top 20 (voir le classement) .
Dans ce classement Crédit Agricole SA occupe ainsi la première place. Il ne s’agit que du véhicule coté, ce qui ne reflète pas la solidité du groupe Crédit Agricole qui réside en grande partie dans celle de ses caisses régionales…par ailleurs bien classées isolément. BNP Paribas est 4ème, juste devant Societé Générale, Dexia se classe 12ème. Or, il s’agit d’une entité en résolution. Natixis (traité isolément de BPCE) arrive 13ème et AXA 14ème.
La méthode employée
Les auteurs de l’étude cherchent à déterminer « le montant de capital dont les banques auraient besoin pour se refinancer dans le cas où une nouvelle crise financière se produirait ». Plusieurs critères sont pris en compte dans le calcul, expliquent les auteur de l’étude. « Il s’agit tout d’abord de la capitalisation boursière et de son endettement ». Autrement dit une « très grosse banque représente un plus grand risque qu’une petite simplement parce que si elle fait défaillance, les dommages seront plus importants ». Ensuite, « on peut penser que plus une institution est endettée, plus grand est son risque de défaillance
Les Échos
(Merci à Zébulon)

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