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Invité à la tribune, le député de l’Essonne Malek Boutih, président de SOS Racisme entre 1999 et 2003, explique que la gauche ne peut pas se dire indépendante de la progression du parti de Marine Le Pen.

La gauche, le PS doivent commencer par s’attacher à des choses extrêmement simples. Le premier combat contre l’extrême-droite c’est de défendre ceux qui en sont victimes. Les victimes du discours racistes, de la stigmatisation, ce sont aujourd’hui les gens du voyage, les Roms.

Est-ce que la gauche porte une responsabilité dans la montée du Front national dans notre pays ? Je pense que oui car le FN n’est pas comme il se présente une force qui naît de faits objectifs ou hors du champ de l’affrontement social et politique.
L’extrême droite devient virulente et prend de la force quand la gauche est pouvoir, quand un changement naît dans un pays.
Le débat sur le mariage pour tous l’a montré. Voilà un projet où aucun droit n’était enlevé aux citoyens et des droits nouveaux étaient donnés à ceux qui n’en avaient pas. Des discours, une haine, des stigmatisations sont apparus à l’encontre de ce projet de loi. Le Front national une force destinée à affronter la gauche et à la détruire. Cette qualification est importante parce qu’elle nous permet de comprendre le destin de cette force politique depuis la victoire de François Mitterrand. (…)

Le débat sur l’identité nationale n’est pas le débat de Nicolas Sarkozy ou de quelques extrémistes. Il appartient à la gauche parce qu’elle a construit l’identité nationale.

Socialistes, communistes, écologistes, toutes ces forces de changement sont liées à ce combat. Cette unité se fait dans la confrontation, dans le débat et en toute liberté. Ce doit être une attitude ferme pour l’ensemble des acteurs politiques. Il n’est pas acceptable que l’on ne puisse pas aborder des sujets comme la sécurité, l’immigration, comme n’importe quel autre thème et être stigmatisé dans notre propre camp et être mis à l’indexe comme l’a été notre ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. (…)
À cet égard, je voudrais apporter mon soutien au Premier secrétaire qui a défendu les valeurs de la République face à l’extrême-droite en défendant  le Front républicain.
Défendre ceux qui sont victimes de l’extrême-droite
Il est possible de reprocher beaucoup de choses à la droite, à l’UMP, à certains de leurs courants. D’autant plus pour les militants, nos sympathisants, qui doivent parfois faire à des campagnes sous-jacentes, non officielles qui ressemblent parfois à celles de l’extrême-droite. Si nous-même nous créons de la confusion autour des valeurs de notre pays, que tout est une question d’opportunisme, de postures, alors nous-mêmes favorisons le FN et détruisons les remparts, les structures de la pensée politique du pays. Il y a une importance extrême à tenir un discours clair, ouvert. (…)
Le Nouvel Obs

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