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Impossible de les rater au pied du Sacré-Cœur : répartis entre guetteurs et vendeurs, une quarantaine d’ambulants harcèlent les touristes pour leur fourguer des bracelets. Souvent, les insultes fusent et les policiers sont impuissants.

« On s’est fait pigeonner », lance en rigolant Tom. Le jeune américain et son pote tentent désespérément d’arracher le bracelet tressé qui leur enserre le poignet. « On n’a pas trop compris ce qu’ils voulaient et en à peine 30 secondes, on s’est retrouvé avec ce truc autour du poignet ! » Beau joueur, le jeune californien prend la mésaventure à la rigolade : « Au final ça nous a coûté 2 euros chacun. C’est aussi ça être touriste ». Les deux ricains repartent, direction le métro.
C’est quelques mètres plus haut, juste au pied des escaliers qui mènent au Sacré-Cœur, que l’on peut observer la bande en action. La technique est bien rodée. A l’approche d’une famille, un jeune black, casquette vissée sur le crâne tente une approche en allemand : « wohin kommen Sie ? » Échec ! Malgré leurs cheveux blonds, la petite tribu vient d’Italie. Une œillade sur leur guide de voyage et le micro-business-man kényan comprend son erreur. Direct, il enchaîne avec ses trois mots d’italien. L’important n’est pas vraiment de communiquer, mais bien d’attirer l’attention du futur pigeon. Souvent dans une famille, ils préfèrent cibler les adolescentes. Moins réticentes que les parents, moins surveillées que les plus jeunes.
(…) Quelques instants plus tard, le même « artisan » tente sa chance avec une américaine. D’un « no, sorry » balancé sèchement, la quadra tente d’écarter l’importun. Le jeune lui attrape le bras, alors qu’elle tente de se faufiler entre les rangs des tresseurs. « Don’t touch me ! » D’un mouvement sec elle libère son poignet. Jusque-là tout sourire, son interlocuteur change de visage et la couvre d’injures. « Fuck you bitch ! »
(…) Street Press

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