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« Veilleurs debout », « Tour de France pour tous », grande marche… Revue de détails.
Ils ne scandent aucun slogan, ne déploient aucune banderole, n’arborent aucun signe de ralliement. Ils n’ont l’air de rien comme cela, impassibles, les mains dans les poches, une cigarette aux lèvres ou un livre sous le bras. Mais contre la loi Taubira, contre la « justice à deux vitesses » qui a envoyé l’un des leurs en prison, ils sont vent debout. Depuis une semaine, des dizaines d’opposants au mariage gay se relaient place Vendôme ou devant le palais de justice de Paris. Ils ne manifestent pas ; ils « veillent » tout simplement. Debout.
C’est place Taksim, à Istanbul, où un jeune chorégraphe a inventé il y a quelques jours cette forme de contestation, que le premier « veilleur debout » a puisé son inspiration. Il a vite été rejoint par de nombreux anonymes. « Chacun reste le temps qu’il veut, explique Éléonore, libraire à Boulogne, immobile sur la place Vendôme. Cela peut être dix minutes avant d’aller travailler, une demi-heure, comme ces cadres en costume cravate qui mangent leur sandwich parmi nous, deux heures, comme un retraité de 70 ans, hier après-midi, ou toute la nuit, comme plusieurs mères de famille.» Le record étant détenu par le jeune Arthur, qui aurait veillé trente-quatre heures d’affilée…
« C’est une force irrépressible, affirme Jean, médecin. On ne s’exprime même pas, on existe, c’est tout. Qui peut empêcher quelqu’un de se tenir debout, de se dresser devant l’injustice ? » Pour les autorités, voilà qui est très irritant: impossible de disperser ce qui n’est pas un « attroupement non autorisé », puisque les veilleurs restent toujours espacés de plusieurs mètres! « J’avoue que ça a de la gueule ! » sourit un policier.
(…) Le Figaro

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