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Le gouvernement hiérarchise ses priorités. Il garantit au moins 2 milliards d’euros d’investissement dans le transport. 

Enterrés, les grands projets pharaoniques de transport à plusieurs milliards d’euros. Ce jeudi, la commission «Mobilité 21» remet son rapport, censé définir des priorités parmi les 70 projets d’infrastructures (pour un montant total de 245 milliards d’euros) poussés par les élus et collectivités locales. Leur tri a été particulièrement sélectif.

La commission n’a pas retenu le canal Seine-Nord-Europe. Impossible de dégager 7 milliards d’euros pour 106 kilomètres de canal reliant Compiègne à Cambrai. D’autres projets sont repoussés après 2030, voir 2050. Parmi les plus emblématiques, la ligne Lyon-Turin repoussée après 2030.

C’est un projet à 25 milliards d’euros minimum, dont trois doivent être déboursés par la France pour la construction du tunnel de base, dont le coût total avoisine 8,5 milliards d’euros. Le chantier a pourtant démarré en novembre côté italien. Les excavatrices creusent la galerie de reconnaissance qui doit permettre d’accéder au chantier du futur tunnel…
Priorité à l’entretien
Priorité est donnée à l’entretien et à la rénovation du réseau ferroviaire et routier, aux liaisons portuaires. En revanche, tous les projets de lignes à grande vitesse sont repoussés au-delà de 2030, sauf Bordeaux-Toulouse, la seule définie comme prioritaire.

Le gouvernement, qui a pris connaissance du rapport il y a quelques jours, salue l’«intelligence» et le «bon sens» des parlementaires de toutes tendances politiques (UMP, PS, UDI et PC) qui ont réalisé ce tri.

Deux scénarios budgétaires ont été envisagés par les rapporteurs: l’un table sur un effort égal de l’État de 2 milliards d’euros par an d’ici à 2030, l’autre prévoit un effort supplémentaire de l’État de 400 millions d’euros par an pour «sanctuariser» 2,4 milliards d’euros par an alloués aux infrastructures de transport.

«Jamais l’État n’aura accordé autant d’importance aux infrastructures de transport, qui ont souffert ces dernières décennies d’un budget d’entretien insuffisant», assure un haut fonctionnaire.

Ajouté aux 500 millions d’euros par an apporté par l’État au système ferroviaire français, l’effort du gouvernement dans le domaine du transport est une surprise en temps de crise.
Le Figaro

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