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Dans une école du Pas-de-Calais, deux élèves agés de 10 et 11 ans font régner la violence depuis deux ans. Insultes et coups pleuvent. Les parents sont à bout de nerf. Ils observeront une « journée morte », contre les violences qui sévissent dans la cour de récré, dans les salles de classe et dans tout le quartier. Jeudi, déjà, une soixantaine d’adultes ont brandi des banderoles et crié leur angoisse, devant l’établissement. « Cela fait deux ans que ça dure, il faut bien se faire entendre, témoignent les mamans. On ne veut pas revivre ça l’an prochain. »
« Ça », on en parle partout dans ces rues cernées de maisons jumelles en brique rouge, vestiges du temps où le bassin était tourné vers les mines : deux frères de 10 et 11 ans sèmeraient la terreur depuis leur arrivée en ville, il y a deux ans. « C’est crache » (grossier), résument deux mères de famille. « Il y a des insultes permanentes, des coups », détaille Sylvie Fauquembergue, présidente de la FCPE de l’école. « Nous ne voulons stigmatiser personne, mais il faut bien que le problème soit enfin pris en compte. »
Le 31 mai, une famille a porté plainte contre le garçon de 11 ans, après qu’une petite fille a reçu un coup de poing en pleine figure pendant la récréation. L’enfant violent, qui se plaint lui aussi de brimades de la part de ses camarades, sera convoqué par un juge des enfants pour « violences volontaires » n’ayant pas entraîné de blessures.
« Deux autres mains courantes ont été déposées depuis le début du mois, indique le commissaire de Bruay, Vincent Dariet. Elles résument les faits précédents. » A la grille de l’école, les familles égrènent les « doigts d’honneur » adressés aux adultes comme aux enfants, les noms d’oiseaux quotidiens, hurlés dans les salles de classe jusqu’à être entendus devant les grilles de l’école, les objets lancés à la tête des autres enfants pendant les cours, et les voitures des professeurs consciencieusement rayées sur le parking…
« D’autres enfants se sont mis à devenir violents, le climat se généralise », affirme Francine*, une ancienne déléguée de parents d’élèves. Guy Charlot, l’inspecteur d’académie, assure que « le climat scolaire est maîtrisé » mais a tout de même jugé utile de prendre des mesures.
(…) Car entre les adultes aussi, l’ambiance est délétère. Au printemps dernier, la tension était telle entre des parents excédés et ceux des enfants ingérables que cela a failli dégénérer en bagarre générale. « La famille était venue en nombre et barrait le chemin, en menaçant de nous frapper », assure Francine. La police, sur place, a constaté « une bousculade ». L’affaire n’était alors pas allée plus loin.
Le Parisien (avec vidéo)
Merci à Antibarbare et Barique

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