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Depuis l’histoire de la crèche Baby Loup, une partie de la classe politique réfléchit à un moyen d’étendre la loi sur l’interdiction des signes religieux à l’école à d’autres espaces publics. Pour les militantes féministes Louiza Belhamici, professeure de Lettres et Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, c’est une « ineptie». Elles sont signataires de l’appel «Nous sommes toutes des femmes voilées».

On veut donc faire adopter une loi qui vise d’abord les femmes et devrait aboutir à exclure les plus vulnérables d’entre elles du monde du travail et de l’éducation, comme si elles étaient en trop dans cette société.

Depuis deux mois nos élus s’affolent à nouveau devant le danger que présenteraient à leurs yeux, jupes, foulards ou bandeaux trop longs, trop larges, trop voyants […]. C’est dans cette perspective qu’il a inauguré, peu de temps après, l’Observatoire de la laïcité dont la première mission est de réfléchir à une loi sur le port de signes religieux en entreprise.
La droite parlementaire s’est immédiatement engouffrée dans cette brèche en rédigeant une proposition de loi «visant à réglementer le port de signes et les pratiques manifestant une appartenance religieus ». Par une surenchère sur ce qu’elle considère à tort comme une atteinte au pacte républicain, elle cherche à griller la politesse à la gauche sur le dos de femmes qui n’en demandent pas tant.

Nous nous opposons à des lois que nous jugeons à la fois sexistes, parce qu’elles ne concernent que les femmes, et racistes, parce que ce sont les femmes musulmanes qui sont discriminées et menacées d’exclusion sociale.

Une telle loi, qui cèderait aux pires tentations populistes, serait contraire à l’esprit comme à la lettre de la loi de 1905 que les prétendus défenseurs de la laïcité ne cessent de bafouer. Elle constituerait une restriction des libertés religieuses que cette loi garantit. Elle ouvre de fait la voie à l’interdiction du port du foulard musulman dans tous les établissements privés gérant un service public et peut-être même, comme on l’entend déjà évoquer, dans les universités. […] Car, contrairement à ce que déclarent tous ceux qui réclament le vote d’une telle loi, l’espace public n’est pas neutre. Il est le lieu de déploiement de la diversité, des appartenances, des cultures, des coutumes, des convictions, des histoires individuelles et collectives. En cherchant à le neutraliser on nie cette diversité, et on vise à imposer à tous une culture uniformisée et totalisante. […] Le Nouvel Obs

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