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Qualifié au premier tour de l’élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, Étienne Bousquet-Cassagne représentera le Front national face à l’UMP. Étudiant en BTS commerce, célibataire et sans enfant, il n’a que 23 ans, comme l’unique député Front national de l’Assemblée Marion Maréchal Le Pen. 23 ans : trop jeune pour un futur législateur ?
Le second tour de l’élection se déroulera en effet entre le maire UMP de Fumel, Jean-Louis Costes, arrivé en tête avec 28,71% des voix, et Étienne Bousquet-Cassagne, le jeune candidat du Front national qui a obtenu 26,04% des voix. Ce score augmente de plus de 10 points le score du candidat FN au premier tour des législatives de juin 2012 : Catherine Martin avait alors obtenu 15,71% des suffrages. A 23 ans, le candidat du FN s’est même offert le luxe d’arriver en tête des suffrages dans la ville de Villeneuve-sur-Lot. Mais pour quelles raisons le FN choisit-il des candidats si jeunes ? Eléments de réponses avec Jacques Le Bohec, professeur en Sciences politiques et spécialiste du Front national.
JOL Press : Etienne Bousquet-Cassagne, 23 ans, est étudiant en BTS commerce. L’âge de ce candidat est surprenant surtout si l’on considère qu’en cas d’élection dimanche prochain, les deux députés FN auraient le même âge. Comment expliquer ce choix du parti ?
Jacques Le Bohec :

Il ne faut pas s’emballer. Il ne sera sans doute pas élu.

Certes, il a obtenu un score assez élevé, même s’il y a pas mal de circonscriptions aujourd’hui où le Front national obtient plus de 20%. Comment expliquer ce choix ? Plusieurs facteurs explicatifs. Le premier, c’est il avait fait un bon score l’année dernière : 17,93%, dans la 2e circonscription de Lot-et-Garonne. Il a en retiré certainement une certaine crédibilité électorale au sein du FN, à l’échelle nationale et locale. Jusqu’à être investi. De plus, il est responsable de la section jeunesse en Aquitaine, ce qui lui octroie un minimum d’expérience du militantisme et aussi des troupes mobilisables pour mener une campagne.

Autre élément, c’est un garçon qui n’a pas l’apparence du skinhead, de l’extrémiste de droite stéréotypé, du genre de ceux qui ont frappé à mort Clément Méric.

Ce n’est pas la première fois et cela s’incrit dans une stratégie national du parti de Marine Le Pen de ne pas jouer la provocation systématique. Mais il faut aussi savoir qu’au FN, il n’y a pas tant que ça de militants ou d’adhérents susceptibles de représenter le parti aux élections : on se souvient de candidats qui se retrouvent sur les listes alors qu’ils n’ont rien demandé à personne et qu’ils ne sont même pas au courant… Les dirigeants sont désireux de trouver des gens « présentables », qui font ou ont fait des études supérieures et disposent d’un vocabulaire étendu et châtié.[…] Suite sur JOL Press

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