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Un vrai cursus comme la sociologie ou l’art abstrait, sanctionné par un diplôme. Le hip hop est en train de gagner ses lettres de noblesse avec un programme structuré en chapitres, avec ses héros, ses fondateurs et une Histoire.

Une chronique de Catherine Schwaab…

Sous l’intitulé « Hip-Hop Cultures », l’Université d’Arizona a ouvert cette année une très sérieuse chaire d’enseignement. Alors qu’en France – en Europe ? – la tendance reste associée au milieu des voyous et des cancres à demi-analphabètes, les profs américains ont considéré que le hip-hop est un mouvement culturel à part entière qui influence toute la société. Et ils ont bien raison. Musique, mode, danse, littérature… Sans nous en rendre compte, nous vivons hip-hop !

Les aspects artistiques ne sont pas oubliés avec une étude des murs de graffiti, « Illegal Mural Expressions in France ». Le directeur du cursus est un Français, Alain-Philippe Durand. Bravo les Américains !

Paris Match

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[Article n°2]

Sous l’impulsion du professeur de français Alain-Philippe Durand, un programme sur la culture hip-hop américaine et francophone a été lancé à l’université d’Arizona.

Depuis septembre, Joey Starr et Akhenaton ne sont plus des inconnus pour des centaines d’étudiants de Tucson. Le professeur de français Alain-Philippe Durand a en effet créé une option hip-hop à l’université d’Arizona. Il ne s’agit pas d’apprendre à danser ou rapper, mais bien d’étudier le mouvement hip-hop en France et aux Etats-Unis.

A travers le hip-hop, les questions de liberté d’expression, de colonialisme, d’immigration, d’organisation urbaine sont abordées en cours.

L’ouverture de ce programme a fait grincer des dents en Arizona, un des Etats les plus conservateurs du pays. “On a eu beaucoup de commentaires négatifs suite à l’article du journal local qui annonçait l’ouverture de ce programme. Mais cela vient généralement de personnes qui ne connaissent rien au hip-hop”, affirme Alain-Philippe Durand.

“C’est justement cette défiance qui justifie ce programme, dans le but d’éduquer les gens.” Le professeur de français évoque même “un acte politique, un symbole très fort que de créer la première option hip-hop au monde en Arizona. C’est un challenge de se faire accepter”, poursuit-il.

Parmi les 350 élèves qui ont suivi le cours de culture hip-hop américain et francophone d’Alain-Philippe Durand au premeir semestre, nombreux sont ceux qui ne comprenaient pas très bien la place du français dans l’intitulé du cours.

“La France est le deuxième marché au monde sur le hip-hop. C’est aussi le premier pays qui a parlé de hip-hop à la télévision, en 1984 sur TF1, même si à l’époque on ne parlait que de danse et non pas de musique”.

Pour Alain-Philippe Durand, auteur de Black, Blanc, Beur. Rap Music and Hip-Hop Culture in the Francophone World, la France et les Etats-Unis présentent de nombreuses similitudes dans leur rapport au hip-hop.

“C’est un mouvement urbain né en marge de la société. Que ce soit dans les HLM du Bronx ou dans les cités de la banlieue parisienne et marseillaise. L’immigration et le melting-pot ont également joué un rôle important dans les deux pays”.

france-amerique.com

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