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Fatigué d’être pointé du doigt comme un évadé fiscal, il n’est “pas certain que le gouvernement ni même François Hollande tiennent jusqu’en 2017”.

 Alain Prost, qui réside depuis trente ans en Suisse, s’insurge toujours quand on le cite en tête de liste des évadés fiscaux français et

porte un regard extrêmement critique sur “l’état catastrophique de la France“.

“Ça me fait bondir. Je suis parti de France pour des raisons qui n’étaient absolument pas fiscales. J’ai toujours voulu habiter ailleurs qu’en France parce que j’étais incompris et pas respecté”, affirme le quadruple champion du monde de F1 dans un entretien avec le magazine économique suisse Bilan.

“Je suis arrivé ici avec l’équivalent de 40 000 euros sur mon compte en banque. Par la suite j’ai vécu ici dix ans dans ce pays sans forfait (fiscal) avant que mon avocat ne me parle de cette option”, ajoute Alain Prost, précisant qu’il avait d’abord pensé s’installer en Grande-Bretagne ou en Italie avant de choisir la Suisse. Le forfait fiscal, une formule proposée aux riches étrangers résidant en Suisse, établit un impôt à un taux favorable sur la dépense, notamment pour le logement, et non sur le revenu. Il concerne plus de 5 000 étrangers.

“Je n’aime pas rouler vite”

Alain Prost évoque aussi ses conversations avec les sportifs ou artistes français installés dans la région de Genève et avec qui il joue au tennis.

“Nous parlons souvent de l’état catastrophique de la France et de l’image caricaturale des Français qui quittent le pays, considérés, la plupart, comme des lâches ou des escrocs.”

Parlant “d’hérésie” à propos du taux de 75 % d’impôts pour les hauts revenus”, il “tire son chapeau aux patrons de PME qui vivent encore en France. Les 75 %, c’est la goutte d’eau (…) Ce qui est grave c’est de ne jamais prendre de mesure positive. Le système politique basé sur l’assistance n’arrive pas à être réformé alors que la France est un pays qui a tout pour fonctionner : la compétitivité, les richesses, les industries, le tourisme”.

“Je ne vois pas comment on peut sortir du gouffre actuel. Je ne suis pas certain que le gouvernement ni même François Hollande tiennent jusqu’en 2017”,

la prochaine échéance présidentielle, poursuit le champion, aujourd’hui ambassadeur pour Renault et consultant pour la télévision Canal+, moyennant des “revenus minimes”. Le pilote se déplace aujourd’hui en scooter à Genève et il a une Renault et une vieille Mustang. “Je n’apprécie pas du tout les voitures de sport et je n’aime pas rouler vite. Je privilégie, dit-il, la sécurité et les voitures confortables avec un grand coffre qui peut contenir un sac de golf ou un vélo.”

lepoint.fr

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