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Extrait de l’interview par Libération de Cécile Kyenge, ministre de l’Intégration et première femme noire d’un gouvernement italien, a souffert de multiples attaques racistes depuis qu’elle est en poste. Membre du Parti démocrate (centre gauche), elle rejoint le 28 avril le gouvernement de coalition d’Enrico Letta.

Née dans l’actuelle République démocratique du Congo, elle arrive en Italie à l’âge de 18 ans pour suivre des études de médecine. Elle obtient la nationalité italienne avec son mariage et s’investit en politique en s’attaquant, entre autres, aux lois sur l’immigration et la citoyenneté votées en 2002, à l’époque de Silvio Berlusconi.

Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer en politique au début de votre carrière ?

J’ai été témoin de toutes les difficultés que l’on peut rencontrer quand on est originaire d’un pays étranger: trouver du travail, se déplacer, faire des choix de vie. Je voulais rendre les choses moins compliquées pour les gens qui rencontrent ces problèmes. […]

Vous travaillez sur le droit du sol en ce moment [la nationalité ne s’acquiert pas par droit du sol en Italie], rencontrez-vous des difficultés à avancer dans cette ambiance ou avec des membres du parti de Berlusconi dans le gouvernement ?

Je veux attirer l’attention de tous sur la nouvelle photographie de l’Italie. C’est un pays métis. Il y a 2,5 millions de travailleurs étrangers et ils versent plus de 8 milliards à l’Etat. On ne peut plus l’ignorer, il faut en tenir compte.

[Au sein du gouvernement], il est nécessaire d’avoir la possibilité de se confronter et de trouver des réponses, mais il faut avancer en équipe. Et je voudrais souligner que la question du droit du sol n’est pas mon seul combat, c’est celui de tout un parti. Il n’est pas question de victoire personnelle. Ce n’est pas une proposition qui doit émaner de mon ministère, mais de celui de l’Intérieur.

Libération

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