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Plus la campagne et les banlieues du Royaume-Uni s’opposent à l’Europe et à l’immigration, plus Londres se sent isolé. Est-il temps de faire sécession ?

(…) Cette différence de perception explique le double discours de Boris Johnson [le maire de Londres]. Quand l’aile droite du parti [conservateur] vient le chercher pour le présenter comme le seul candidat acceptable pour remplacer [le Premier ministre David] Cameron, Boris peut apparaître comme une sorte de héros de l’Angleterre profonde. Mais quand il parle très sérieusement de l’avenir du Royaume-Uni, il est membre à part entière de l’élite des grandes villes.

Boris ne nous disait-il pas il y a quelques jours que l’UE était un bouc émissaire commode pour masquer nos problèmes, qui sont en fait causés par “un chronique manque de vision à long terme, des problèmes de gestion, de la paresse, un manque de qualifications, une culture de l’autosatisfaction et un manque d’investissement dans le capital humain et physique et les infrastructures” ?

Boris Johnson ne prêchait pas pour sa paroisse. Il a rappelé que la contribution fiscale de Londres était bien supérieure à ses rentrées, que la ville attirait les talents du monde entier et était devenue une ville-monde.

Il sait également que c’est le premier endroit du pays où ceux qui se targuent d’être des Blancs britanniques sont en minorité et que la diversité qui explique cette situation est l’un des atouts majeurs de la capitale.

Il n’ignore sans doute pas que les Londoniens n’ont pas la même attitude que leurs compatriotes à l’égard du monde extérieur. Les instituts de sondage Ipsos/Mori m’ont envoyé les données des variations régionales concernant l’immigration et l’UE. Sur la période de janvier à décembre 2012, 21 % des Britanniques citaient les relations interraciales / l’immigration / les immigrés comme “l’un des problèmes les plus préoccupants pour le pays”. Ils étaient 28 % dans le Sud-Est, suivis de près par les Midlands de l’Est, l’est de l’Angleterre et le Yorkshire-et-Humberside avec 25 %. A Londres, ils n’étaient que 13 %. C’était moins spectaculaire en ce qui concerne l’Europe/UE. 10 % des habitants du Sud-Est trouve qu’il s’agit d’un problème important, contre 5 % à Londres. (…)

Courrier International

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