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Malika Sorel ,essayiste et membre du Haut conseil à l’intégration, et Guylain Chevrier, docteur en histoire, enseignant , reviennent sur les dernières émeutes au Trocadéro à Paris.

La France Black/Blanc/Beur a été un immense leurre, car déjà en 1998, la société française se fracturait depuis dix ans autour du voile et du multiculturalisme. Il ne suffit pas d’avoir une équipe de France du mélange pour que l’on assure que ce mélange perdure dans notre société.

Quelles sont ces fameuses «racines du mal» dont parle le président de la République ? De quels renoncements profonds ce mal est-il le produit ?

Malika Sorel : Évoquons à présent les racines du mal. Il y a une racine principale et des racines secondaires. La plus importante, la racine principale, c’est l’ignorance et l’incompétence de très nombreux acteurs politiques sur le sujet de l’immigration-insertion-intégration, et ce depuis maintenant plus de trente ans. […]

Comme j’ai maintes fois eu l’occasion de le dire et de l’écrire, l’importance des flux migratoires qui a conduit à la reconstitution des terres culturelles d’origine sur le sol d’accueil a fini par rendre impossible l’intégration des entrants suivants.

[…]Or qu’ont fait les gouvernements successifs ? Aucun n’a résolu ce problème des flux. L’immigration familiale est considérable. Elle s’accroît sans cesse par le biais des mariages contractés entre les deux rives de la Méditerranée. […]

Bien sûr, il y a d’autres racines que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer. Je vais en citer quelques unes de nouveau, comme […] le poison de la repentance qui déprécie la France aux yeux des enfants de l’immigration et les amène à la mépriser puis à la violenter ; l’idéologie de la victimisation qui a fini par convaincre bien des jeunes qu’ils ne réussiraient jamais puisque les Français entraveraient leur réussite – cette victimisation attise leur rage ; la géopolitique avec le retour des crispations religieuses et identitaires […].

Guylain Chevrier : Il y a une sorte de folie destructrice chez ces jeunes qui se sont livrés aux déprédations que l’on sait au Trocadéro, où se mêlent la volonté d’en découvre avec les forces de police qui représentent l’État, la volonté de pourrir tout ce qui donne de la société une image de bonheur collectif, l’occasion pour certains de manifester leur rejet de la France et de la République (on aura remarqué, sur les images passant en boucle des échafaudages pris d’assaut par ces casseurs, des drapeaux algériens) . […]

Les supporteurs ultras ont pu jouer le rôle de détonateur, mais de toute évidence ils étaient minoritaires parmi les émeutiers du Trocadéro, lundi soir à Paris. […]

Dès dimanche soir, des affrontements ont eu lieu sur les Champs-Élysées filmés par le caméraman Laurent Bortolussi qui raconte au Nouvel Observateur une soirée qui présageait déjà le pire. Il affirme que les «vrais supporters» et les familles, sont partis rapidement, laissant place à des centaines de jeunes, entre quinze et vingt-cinq ans, «beaucoup de mineurs, de jeunes à capuche dont la physionomie ne faisait pas de doute, et qui se revendiquaient de différentes cités de la région parisienne.» Ce sont les mêmes qui le lendemain sont encore montés d’un cran, fort d’une nuit où on leur aura opposé peu de force tels qu’en témoignent les policiers eux-mêmes : «un policier m’a même confié être à la limite d’utiliser son arme de service car ils se sentaient très isolés et en sous-effectif». […]

atlantico (Merci à Barique )

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