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Depuis le terrible accident du 11 mars 2011, (un tremblement de terre de magnitude 9 et un tsunami d’une hauteur de 15 mètres), la centrale dévastée de Fukushima n’a, semble-t-il, causé aucun problème de santé hors du Japon. Et même au Japon, on n’a trouvé dans aucune boutique, dans aucune nourriture, des radiations au-dessus des niveaux autorisés.

Mais, à en croire certaines données japonaises, dont certaines ne sont pas encore traduites, la situation de Fukushima n’est plus sous contrôle.

D’abord, 400 tonnes d’eau y entrent chaque jour, venant de la mer, y sont contaminées, et viennent s’ajouter aux 280.000 tonnes d’eau contaminées qui s’y trouvent déjà. De plus, il y a dans la centrale des centaines de tonnes de matériaux très contaminés.

Selon certaines informations, (obtenues de travailleurs sur le site, qu’il convient de confirmer, ou, j’espère, d’infirmer), le niveau de radioactivité dans les trois premiers réacteurs (dont les cœurs sont entrés en fusion) serait de 800 millisieverts (unité d’évaluation de l’impact des rayonnements sur l’homme) dans le réacteur 1 ; de 880 millisieverts dans le réacteur 2; de 1510 millisieverts dans le réacteur 3.

Or, un homme meurt rapidement s’il est exposé à un niveau de 1000 millisieverts. Et dans le réacteur 4, lui aussi dans une situation extrêmement instable, il y a 14.225 barres de combustible irradié.

Alors que, à Tchernobyl, un dôme de protection a été construit en 7 mois, en mobilisant 300.000 personnes, dont 30.000 soldats, à Fukushima, le niveau de radiation est donc tel que même un commando suicide ne pourrait y opérer pendant plus que quelques secondes ; et on ne peut pas y utiliser partout des robots, car l’usine est trop abimée.

Dans un rayon de 15 kilomètres, les villes sont vides; un peu plus loin, on a constaté une hausse sensible des leucémies et du cancer du sein, en mer, devant la centrale, à 1 km des côtes, on a trouvé dans les poissons plus de 2000 Bq/kg (c’est le nombre de désintégrations radioactives par seconde au sein d’un kilo de matière) soit 4 fois la norme maximale tolérée, avec même dans d’autres poissons, plus rares, jusque 7.400 fois plus de césium que la limite maximale tolérée.

Et comme la contamination se propage par le plancton et les petits poissons qui mangent les boues contenant les substances radioactives, on trouve, à 120 km de Fukushima, des poissons avec 380 Bq/kg et cela se propage jusqu’à la baie de Tokyo. Au rythme actuel, selon l’AEIA, la décontamination prendrait au moins quatre décennies.

Et, pendant ce temps, bien des choses peuvent se produire; on commence en particulier à craindre que la centrale ne se brise avant que la décontamination ne soit terminée.

D’une part, les structures de confinement sont en train de casser; d’autre part, selon plusieurs experts, les signes se multiplient d’un prochain tremblement de terre en mer, au large de Nagoya-Osaka ou dans la région de Fukushima, de magnitude supérieure à 6, provoquant un tsunami de plus de 10 mètres de haut.

Dans ce cas, le système de refroidissement se briserait; les murs de confinement casseraient ; les 280.000 tonnes d’eau contaminées se déverseraient dans le sol et dans la mer ; l’unité 4 serait détruite. Les conséquences seraient immenses; pour le Japon tout entier; et au-delà. Il faudrait en particulier évacuer les 30 millions d’habitants de la région de Tokyo.

Dernier problème: en mer, se trouvent des déchets du tsunami d’un volume équivalent, dit-on, à « deux Mont Fuji ». Et comme la technologie japonaise ne permet de récupérer que les débris a moins de 30 mètres de profondeur, seule la zone côtière a été nettoyée, laissant la majorité des débris se corroder en mer.

Comme les Japonais semblent minimiser tous ces problèmes, qui ne sont pas à la portée des technologies japonaises, une mobilisation générale de la planète est nécessaire; si on ne veut pas que les conséquences soient terrifiantes pour l’humanité. Le prochain G8, à Londres, en juin, doit décider que Fukushima n’est plus un problème japonais, mais un problème mondial.

L’Express

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