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Par Pierre Mairat, co-président du Mrap et avocat

Concernant le racisme anti-blancs, il y a deux écueils à éviter car c’est un sujet polémique et controversé.

Le premier écueil à éviter, c’est l’instrumentalisation par l’extrême droite de manière générale et par la droite populaire, décomplexée ou forte, selon les diverses expressions, qui utilisent ce “concept”.

A l’instar de Claude Guéant qui évoque une “hiérarchie des civilisations”, de Brice Hortefeux qui nous dit que “quand il y a un arabe ça va, mais quand il y en a beaucoup, cela pose problème”, ou encore de Jean-François Copé avec le “pain au chocolat”, etc. C’est un premier grand écueil qu’il faut éviter, pour une association anti-raciste telle que le Mrap, qui estime que l’essentiel du racisme porte sur le racisme anti-musulman, anti-noir, anti-juif ou même sur le racisme anti-Roms, qui a d’ailleurs explosé depuis quelque temps, mais que peu de personnes évoquent. Les roms sont stigmatisés d’une manière jamais vue depuis la seconde guerre mondiale, notamment par des personnes de gauche, comme Manuel Valls, dont les propos ont été aussi polémiques que ceux de Claude Guéant. (…)

La racisme anti-blanc, est-ce la bonne expression ? Car l’on pourrait parler de racisme anti-occidental, également.

C’est la raison pour laquelle la Mrap ne s’est pas associé à la Licra, dans le cadre du procès mené dernièrement dans le cadre d’une agression raciste.

Il faut manipuler cette expression avec beaucoup de précautions, mais ne pas la nier. Il y a un concept politique de racisme qui est précis dans un pays comme la France, où il y a un groupe dominé et un groupe dominant. Il y a tout le racisme post-colonial. Il y a quelques années seulement, la France avait un département qui s’appelait l’Algérie où les “coups de bâtons” étaient plus forts lorsqu’un indigène commettait une infraction que lorsque c’était un européen. Cela a des conséquences et aujourd’hui on s’en rend compte. C’est la résurgence de ce qui reste du racisme post-colonial.

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