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[extraits] Laurent Jacqua a passé 25 ans en prison. Il a voulu expliquer, suite à l’évasion de Redoine Faïd, ce qui pousse un détenu à s’échapper. « C’est un droit », affirme-t-il.

« La mort lente dans un cercueil en béton ou s’arracher avec un calibre, le choix est vite fait. On ne peut pas accepter ce sort. »

Je suis rentré en prison en 1984 pour dix ans. Un jour, je ne suis pas rentré de permission : ma première cavale. On m’a rattrapé, j’ai pris un an de plus.

Dix ans plus tard, en 1994, je suis retombé. Je me suis évadé avec un autre détenu lors d’une prise d’otages avec séquestration, enlèvement et usage d’armes. Quatre mois de cavale ponctuée de divers braquages… Finalement, j’ai été arrêté en 1995.

Pour cette évasion, j’ai été condamné à douze ans. Total des condamnations : trente ans à faire ! En 1997, j’ai fait une nouvelle tentative d’évasion avec prise d’otages. J’ai pris deux ans de plus.

La justice nous demande de crever à l’intérieur et en plus de ne pas réagir ? Comment un être humain peut-il accepter, supporter, subir des peines aussi monstrueuses qui n’ont plus aucun sens ? Je considère que pour tout homme privé de liberté, l’évasion est un droit !

Lorsque l’on ne laisse aucune chance à un être humain, soit il renonce, soit il tente le tout pour le tout. S’il y avait un espoir… S’il y avait plus d’aménagements de peines, de meilleures conditions de détention, des peines moins lourdes, un espoir de voir le bout, si la justice était moins répressive, si la prison traitait les détenus d’une manière plus humaine.

L’appel de la liberté est plus fort que tout pour celui qui en est privé.

Rue 89

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