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[extraits] Il existe une route secrète entre la Roumanie et le Québec. La filière a permis l’entrée au Canada de centaines de Roms. Parmi eux, de vrais réfugiés, mais aussi des imposteurs.

Le journal La Presse s’est lancée sur les traces de ce réseau lié à une vague de criminalité méconnue aux quatre coins du Québec.

Roumanie. Le jeune caïd sort de sa villa, casquette sur le côté. Il s’installe au volant de sa rutilante Chrysler 300 et démarre en trombe, passant une à une les opulentes résidences des chefs de clan qui règnent sur le ghetto voisin.

Ici, au milieu des taudis sans eau courante et des amoncellements d’ordures, des privilégiés se sont enrichis grâce à de l’argent amassé au Canada. Certains en ont profité pour rapporter une voiture de luxe.

Le 26 mars dernier, une escouade de policiers lourdement armés a fait irruption dans les rues défoncées du quartier. Les agents ont arrêté deux hommes soupçonnés d’être des dirigeants d’une organisation criminelle.

Les trois suspects principaux ont en commun d’être d’ex-Montréalais qui connaissent bien le Québec. Ils sont accusés d’avoir organisé le passage clandestin de centaines de Roms de la Roumanie vers les États-Unis et le Canada.

Une fois au Canada, plusieurs d’entre eux ont été impliqués dans des vagues de vols. Et une partie du butin était renvoyée à Craiova.

 «Lorsque nous allons dans ce quartier, nous mobilisons 200 policiers et nous restons seulement deux minutes, car les résidants deviennent très violents. Certaines femmes ont déjà jeté leurs bébés sur la route pour bloquer nos voitures» raconte le costaud procureur antigang.

«Lorsque les gens ont appris qu’il y avait de bonnes prestations d’aide sociale là-bas, ils sont allés voir ceux qui pouvaient les aider à rejoindre les États-Unis ou le Canada. C’est le rêve américain!».

Une fois en territoire canadien, les arrivants pouvaient faire une demande de statut de réfugié, en prétextant être persécutés par la police ou des groupes violents chez eux. Une minorité seulement a obtenu gain de cause.

«C’est un texte appris par coeur, le réseau leur dit quoi dire s’ils sont interceptés», 

L’avocat Stéphane Handfield, qui a remporté plusieurs victoires en la matière devant le tribunal de l’immigration, assure que plusieurs Roms craignent pour leur sécurité en Europe. «La preuve documentaire démontre que les Roms sont toujours victimes de persécution, non seulement en Roumanie, mais au sein de l’Union européenne, et le problème s’est même aggravé depuis l’adhésion de la Roumanie à l’Union».

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