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[Extraits] Suisse – Une centaine de Roms – des mendiants et ceux qui gravitent autour d’eux – arpentent les rues de Lausanne, la capitale vaudoise. Le malaise est profond: l’entrée en vigueur du règlement lausannois imposant des limites aux mendiants, programmée pour le 15 avril, a été reportée.

Pendant ce temps, d’autres tentent d’apporter un appui aux mendiants venus de Roumanie. Au final, la déception peut s’avérer forte… Florence, 77 ans, témoigne.

Elle est venue en aide à une famille formée des parents, de leurs deux fils et de leur belle-fille âgée de 17 ans, enceinte de sept ou huit mois. C’était en novembre: elle les avait découverts abrités dans un cabanon par grand froid. Plus de quatre mois après, elle se dit «écœurée»: «Ils m’ont roulée, je suis déçue. J’ai le sentiment d’avoir été arnaquée.»

Son cas n’est pas isolé, à en croire le sergent de la police municipale lausannoise, Gilbert Glassey, qui s’occupe des Roms en ville.

La Lausannoise, une voyageuse qui a séjourné en Afrique dans un cadre missionnaire et qui, animée par sa foi chrétienne, apporte son aide tous azimuts, a en effet mouillé la chemise pendant trente-cinq jours. Elle a donné des couvertures et des habits chauds.

«Chaque matin, je leur ai apporté du lait, du café, du thé chaud et du pain frais», raconte-t-elle, avant d’ajouter qu’elle leur a aussi distribué des repas chauds le soir. Lorsque la police a fait évacuer la cabane, Florence a trouvé une solution d’hébergement avec l’aide de sa paroisse catholique.

Les Roms ont un beau jour annoncé qu’ils rentraient en Roumanie pour «vivre normalement». La famille est bel et bien partie en décembre. Seulement, voilà: en janvier, Florence a retrouvé le groupe en train de mendier à Lausanne, sans le bébé laissé au pays.

«Quand je pense à tout ce que je leur ai donné. Et je les revois portant des habits misérables pour émouvoir les passants», déclare la bienfaitrice déçue. Ont-ils revendu le matériel qu’elle leur a remis?

Un policier déclare connaître des Vaudois qui, dans le but d’apporter leur aide, ont prêté plusieurs milliers de francs. Reverront-ils leur argent? «A mon avis, non», estime-t-il. Des Roms ont reçu un soutien financier pour «monter une ferme au pays» ou pour passer leur permis de conduire, mais rien ne s’est réalisé.

Autant d’histoires qui donnent aux donateurs le sentiment de s’être fait arnaquer.

Ces témoignages ne semblent pas surprendre la présidente de l’association d’aide aux Roms. «C’est normal, les Roms font des allers-retours. Ils viennent ici pour récolter de l’argent qu’ils envoient à ceux qui restent sur place.»

(24 heures)

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