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Les Français se sentent de plus en plus instables financièrement selon une étude mondiale Ipsos Mori réalisée pour l’assureur Genworth.

Plus d’un quart (26 %) des ménages français se disent financièrement vulnérables et 82 % citent le coût de la vie comme l’une de leurs principales inquiétudes pour l’avenir, d’après les résultats d’une étude Ipsos Mori portant sur 20 pays dans le monde et réalisée pour l’assureur Genworth. L’étude a été conduite entre octobre et décembre 2012 dans 14 pays d’Europe, cinq pays d’Amérique latine, plus la Chine.

Les « battants » en perte de vitesse

Ce sentiment d’insécurité tricolore progresse : à seulement 36 sur un maximum de 100, l’indice Genworth de « sécurité financière » calculé par l’étude recule de 11 points par rapport à 2007 (47), date à laquelle il a été créé pour la première fois. Le score de l’indice fournit un aperçu du niveau général de la sécurité financière relative dans un pays donné. Il va de 0 à 100, un score faible étant synonyme de vulnérabilité financière tandis qu’un score élevé est signe de sécurité financière.

Parmi les dix pays qui figurent dans l’indice Genworth depuis 2007, la France se situe parmi ceux dont le score a le plus fortement baissé en cinq ans. En outre, la part des ménages qui se considèrent comme financièrement stables s’est sensiblement réduite, passant de 12 % en 2007 à 7 % en 2012.

Entre les deux, la majorité (52 % contre 53 % en 2007) se dit « circonspecte » -ces ménages ont rarement connu de difficultés financières mais ne s’attendent pas à une amélioration de leur situation à l’avenir -et 15 %, les ménages « battants », qui ont connu des difficultés mais sont optimistes pour l’avenir, voient leur poids diminuer (19 % en 2007). « L a population française est plus polarisée désormais, rapporte l’étude, avec moins de ménages en position intermédiaire et davantage de ménages vulnérables. »

Les Allemands encore moins confiants

Comme pour de nombreux pays, le coût de la vie, la sécurité de l’emploi et les revenus du travail sont les trois facteurs les plus importants pour les ménages français. Sans surprise au regard des difficultés économiques et de la hausse du chômage dans l’Hexagone, plus d’un tiers (36 %) des ménages français citent la sécurité de l’emploi comme préoccupation quand ils pensent à l’avenir.

Les ménages qui se disent financièrement stables accordent bien plus d’importance à l’épargne (40 %) et à la sécurité de l’emploi (58 %) que le groupe financièrement vulnérable (15 % et 25 % respectivement). Pourtant les foyers financièrement stables sont aussi bien moins nombreux (6 %) à mentionner les prestations de retraite privée comme une préoccupation lorsqu’ils envisagent l’avenir que les ménages financièrement vulnérables (22 % d’entre eux s’en inquiètent).

A l’échelle mondiale, l’indice de « sécurité financière » de la France (à 36 sur 100) est bien plus faible que celui de la Chine, qui prend la tête du classement avec le meilleur score enregistré en cinq ans (78), suivie de la Norvège (71) et de la Suède (67). Le bas du tableau est occupé par la Grèce, seul pays à citer les prestations sociales parmi les trois principaux facteurs dans l’évaluation de la situation financière de ses ménages et qui n’affiche qu’un point d’indice, moins bien que le Portugal (6), l’Italie (11), la Pologne (13) et l’Espagne (17).

Etonnamment, selon l’étude, le scepticisme domine en Allemagne, qui enregistre un indice de sécurité financière que de 29 points. De plus, seul 3 % des ménages allemands se disent stables financièrement. Cela ne représente qu’un tiers environ du nombre de ménages financièrement stables au Royaume-Uni et la moitié de ceux d’Irlande.

Les Echos

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