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 Said Kebbouche a grandi à Vaux-en-Velin (Rhône). Il a connu des générations d’enfants d’immigrés qui avaient la rage mais aussi l’envie de se faire entendre. Des dizaines de projets d’animation, de lutte contre le racisme ou des initiatives de femmes de quartiers qui ont fini par s’épuiser. (…)

Avec un petit groupe, il a fondé au cœur de la ZUP, le Centre régional multiculturel, rebaptisé cinq ans plus tard Espace projets interassociatif (EPI). Un nom plus neutre car le multiculturalisme fait peur désormais. (…)

Un voyage en Algérie avec des associations congolaises, une exposition sur l’esclavage, une autre montée entre associations turques et arméniennes, une pièce de théâtre pour parler des religions, des cours d’informatique pour femmes, une permanence d’avocat pour aider les victimes de discriminations…

La palette est vaste et, dans le petit local, les photos se bousculent au mur pour rappeler les bons souvenirs de ce vivre ensemble que prône l’association. (…)

« On veut montrer qu’on construit une France plus ouverte, où quand on travaille avec d’autres issus de communautés différentes, on fait tomber les préjugés »

Avec 90 association locales adhérentes, un réseau actif de 200 structures, cinq salariés et deux services civiques, c’est une petite machine à projets au cœur de cette ZUP rénovée. Et un lieu de résistance qui prône encore un multiculturalisme qui n’ose dire son nom et qui prône à sa manière le “vivre ensemble”.

Saïd a aujourd’hui un nouveau “bébé” : un groupe de discussion sur les relations citoyens/police dans lequel des magistrats, des avocats, des habitants tentent de travailler sur ce nœud qui empoisonnent les quartiers.

«La police est vécue commun élément perturbateur ici, pas comme une aide pour résoudre les conflits. C’est un vrai problème dont tout le monde souffre. On ne peut avoir des relations normales quand à chaque fois qu’on se rend au commissariat, on a mal au ventre! »

Le Monde

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