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L’arrivée au pouvoir de rebelles majoritairement musulmans laisse craindre l’émergence d’affrontements interconfessionels.

Avec l’arrivée au pouvoir en Centrafrique de rebelles en majorité musulmans, beaucoup craignent des affrontements “interreligieux”, malgré les déclarations apaisantes du nouvel homme fort Michel Djotodia. “On est assis sur une bombe. Un mauvais sorcier peut faire exploser la maison. Je ne veux pas qu’on relativise le problème”, s’inquiète Mgr Dieudonné Nzapalainga, l’archevêque catholique de Bangui. (…)

(…) Les comités d’autodéfense des partisans du président Bozizé, qui avaient érigé des barrières en ville pendant la crise, s’en sont régulièrement pris aux musulmans banguissois, les assimilant aux rebelles. D’un autre côté, les rebelles se sont appuyé sur la communauté musulmane qui organisait régulièrement des collectes de soutien.

Lors des pillages, les biens des musulmans ont été épargnés quand ceux de chrétiens étaient saccagés, donnant l’impression d’un conflit religieux à peine masqué.

80 % de chrétiens

L’image de milliers de musulmans scandant “Allah Akbar” (Dieu est grand) lors de l’arrivée de Michel Djotodia, à la grande mosquée de Bangui pour la prière du vendredi a aussi “choqué” certains chrétiens, selon un Banguissois.

“Nous ne sommes plus chez nous. Ils pillent nos biens et ceux-ci sont ensuite revendus par des musulmans qui les exportent vers le nord (Tchad et Soudan)”, affirme un habitant du centre-ville sous couvert d’anonymat.

“Ils disent : c’est notre tour maintenant. On va vous faire payer”, explique une habitante du quartier Benz-Vi.

Aujourd’hui, la Centrafrique, 5 millions d’habitants, compte 45 % de protestants, 35 % de catholiques, 15 % de musulmans, majoritairement originaires du nord d’où vient la rébellion, et 5 % d’animistes. (…)

Le Point

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