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La population du pays, le dernier de la zone euro noté “triple A”, se montre de plus en plus hostile à la participation finlandaise aux plans de sauvetage des pays en difficulté.

Angela Merkel et Jyrki Katainen, premier ministre finlandais

La Finlande a appelé mardi à épargner les contribuables de la zone euro dans les plans de sauvetage des banques européennes à l’avenir, estimant que les actionnaires et les créanciers devaient s’acquitter de la facture.

“Partout en Europe, nous devrions passer à une économie de marché normale, dans laquelle les propriétaires et les investisseurs accusent des pertes en cas de faillite d’une banque”, a déclaré mardi le Premier ministre Jyrki Katainen dans un discours sur l’Europe prononcé à Helsinki. Il a souhaité que l’union bancaire européenne, en cours de création, en fasse un principe fondateur, sinon “nous resterons dans la situation actuelle dans laquelle le contribuable paie de ses deniers les crises bancaires”, a-t-il précisé aux journalistes après le discours.

Katainen a dit vouloir que les décisions sur l’union bancaire soient prises dans l’année.

Après le discours, l’entourage du chef du gouvernement a précisé que le plan de sauvetage de Chypre était considéré par la Finlande comme un cas “unique”, et non comme un modèle à suivre dorénavant. Cet entourage a aussi rappelé que le gouvernement tenait à la protection des petits épargnants (moins de 100 000 euros). Les propos de Katainen interviennent au lendemain de la polémique créée par le président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, qui a d’abord affirmé qu’il faudrait éviter de “faire porter sur les épaules du public” le coût des sauvetages de banques, avant de préciser que chaque pays était unique, et que Chypre était “un cas spécifique”.

Mardi matin, Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a jugé que Dijsselbloem avait “eu tort” de sembler faire de Chypre un modèle. La population de la Finlande, le dernier pays de la zone euro noté “triple A” par des agences de notation, se montre de plus en plus hostile à la participation finlandaise aux plans de sauvetage des pays en difficulté. Selon un sondage récent, réalisé à la demande de la chaîne de télévision publique YLE, la moitié des Finlandais ne veulent plus financer de plans de sauvetage, même si le résultat doit être la dissolution de la zone euro.

LePoint.fr

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