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En 2012, les actes à caractère raciste ou antisémite ont augmenté de 23%. Sur le Plus, Jonathan Hayoun, président de l’UEJF, nous mettait en garde contre l’indifférence. Samuel Grzybowski, président de l’association Coexister, lui répond. Pour lui, il faut prendre garde à une vision victimaire de la crise du lien social.

Tant que les juifs défendront les juifs …

Néanmoins, il serait tout à la fois triste et naïf de croire qu’il s’agit d’un problème judéo-juif. Il s’agit d’un enjeu national. Il s’agit d’un défi français.

Ces crimes ont eu lieu dans un contexte bien précis. Jean-Paul Delevoye, médiateur de la République, nous révélait en 2010 “qu’à travers les dossiers qui lui sont adressés, on perçoit une société qui se fragmente, où le chacun pour soi remplace l’envie de vivre ensemble”. De même en 2013, un sondage Ipsos souligne que 74% des personnes interrogées estiment que l’islam est incompatible avec la société française alors qu’ils ne sont que 23% à le penser pour le judaïsme.

 Tant que les juifs défendront les juifs, que les chrétiens défendront les chrétiens, que les musulmans défendront les musulmans et ainsi de suite : nous ne sortirons pas de cette impasse.

Le pasteur Martin Niemöller avait eu cette même intuition en 1933 dans son poème “Quand ils sont venus chercher les communistes…”. À force d’être dans une pensée victimaire, on suscite l’intérêt des seules victimes et la réprobation des autres. La concurrence des victimes attisent la haine et fragmentent notre société.

Je trouve cela inquiétant que tant de marcheurs, ce soir du 19 mars 2012 à République, aient comparé l’islam de 2010 au nazisme de 1930. Je trouve cela dommage qu’un article qui dénonce la haine ne fasse pas une seule fois mention de cette peur, ces amalgames, ces préjugés dont sont aussi victimes l’islam et les musulmans en France. (…)

Le nouvel Observateur

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