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Sylvie Blanchet, enseignante spécialisée à Orléans La Source, sort un livre, «La cité des écoliers». De 2007 à 2011, elle a écrit des chroniques pour le journal La Croix, relatant son quotidien d’enseignante spécialisée dans ce quartier sensible. Elle en a fait un recueil.
Une cité, c’est, dites-vous, un monde différent. Quelles sont les différences les plus marquantes ?
Le rapport au travail et l’identification au corps social (les enfants ne disent pas habiter à Orléans mais habiter à La Source). C’est le monde des cités, différent, qui fait sécession : comme le monde rural, on a l’impression qu’il part en lambeaux.
J’ai d’ailleurs été étonnée de voir à quel point votre travail consiste aussi à expliquer aux enfants qu’ils sont Français.

Il n’y a pas de mixité sociale : il suffit de regarder les noms des listes de classes ! Une stagiaire me disait : «Comment peut-on demander à ces gamins de devenir des petits Français alors qu’il n’y a pas de Français?»

Les Français de souche qui restent des décennies dans ces quartiers ont des difficultés psychosociales lourdes.
Vous avez rencontré des enfants qui préféraient se conformer à l’image stéréotypée que l’on a des jeunes de quartiers plutôt que d’appartenir à la catégorie des « bons Arabes », comme vous l’écrivez.
Ces enfants s’adaptent en étant réactifs, écorchés vifs, violents. Parfois, en cours de récréation, ça cogne. […] Ces enfants sont assez loin des valeurs de l’école mais, en même temps, ils sont formatés par les consoles de jeux, les ordinateurs. La culture est devenue une culture du monde. Il y a une capacité d’intégration. On a l’impression qu’il ne faudrait pas grand-chose pour y arriver : surtout du plein-emploi.
La Rep (Merci à Shaka)

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