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Article de Natalie Felzenszwalbe, avocate et Céline Masson, psychanalyste, Auteures de : «Rendez-nous nos noms ! Quand des Juifs revendiquent leur identité perdue», sur les patronymes juifs que certaines familles souhaitent retrouver.

Certains patronymes portés par des Juifs sont-ils moins «français» que bien des noms bretons, basques, corses ou alsaciens ? La question mérite en tout cas d’être posée. Elle renvoie aux récents et calamiteux débats sur l’identité nationale ou encore sur la pureté de la langue françaiseavec pour toile de fond une définition excluant ce qui est autre en chacun de soi.
C’est un fait relativement méconnu qui vaut d’être rappelé. Après-guerre, de nombreux Juifs ont francisé leur nom ou en ont carrément adopté un autre dans l’ombre portée de la Shoah et un climat d’antisémitisme persistant. Des décrets de circonstance qui facilitaient les changements de nom «à consonance israélite» les y ont encouragés. Ainsi, dans la France des années 50 – 60, des Rozenkopf devinrent des Rosent, des Frankenstein des Franier, des Wolkowicz des Volcot, des Rubinstein des Raimbaud, des Fuks des Forest, etc. Des décennies durant, le Conseil d’Etat s’est opposé au retour au patronyme d’origine, réclamé par certains intéressés qui se sentaient finalement étrangers à leur nouveau nom, au double motif de l’immutabilité du nom et de l’absence de fondement à reprendre un nom «à consonance étrangère». […] Depuis quelques mois, l’administration a modifié sa position et donne une suite favorable à ceux qui veulent porter et transmettre le «nom juif» jadis abandonné. […] Liberation via Crif

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