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La crise actuelle est l’aboutissement de trois décennies de politiques néolibérales, a estimé vendredi Daniel Tarullo, gouverneur à la Réserve fédérale américaine (Fed), sans pour autant prôner un retour à la situation des années 1970.

A bien des égards, cette crise a été l’aboutissement de changements fondamentaux tant dans l’organisation que dans la réglementation et la surveillance des marchés financiers qui ont commencé dans la décennie 1970“, a déclaré M. Tarullo.

Selon ce texte, M. Tarullo fait valoir que les réformes entreprises aux États-Unis à la suite de la crise des années 1930, en particulier la séparation hermétique entre banques de dépôt et banques d’affaires, a assuré “bon an mal an 40 années” de stabilité au système bancaire, qui était alors “raisonnablement rentable, quoique pas particulièrement innovant“.

M. Tarullo a expliqué que les choses ont changé à partir de la décennie 1970 pour déboucher sur “une période de presque 30 ans au cours de laquelle un grand nombre de contraintes imposées aux banques ont été assouplies“, conformément au credo néolibéral.

Le point culminant de ce cycle de législation a été la loi Gramm-Leach-Bliley de 1999“, rappelle-t-il. Cette loi, qui allait faire sauter les derniers verrous empêchant une intégration complète entre banques d’affaires et banques de dépôt, avait été écrite sur mesure pour autoriser la naissance de Citigroup.
Ce mastodonte, qui avait été conçu pour être un supermarché de la finance proposant la gamme de produits et services financiers la plus large possible, s’est écroulé pendant la crise et a été l’une des banques les plus renflouées par les autorités américaines.
Plutôt que de prôner un retour à la situation qui prévalait avant le grand mouvement de déréglementation financière, M. Tarullo estime que “la nécessité de s’attaquer aux conséquences de l’intégration progressive des activités de prêt traditionnel, de négoce, et d’opérations sur les marchés de capitaux est au cœur (des) défis d’après-crise qui se posent à la Réserve fédérale, et, avec plus ou moins d’acuité, à beaucoup d’autres banques centrales” dans la détermination de leur politique de surveillance du système financier.
Dans leur entreprise de réforme du système financier, les États-Unis, ont fait, comme la France, le choix de ne pas instituer une séparation totalement hermétique entre banques d’affaires et de dépôt.
Les Échos

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