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Avec ses allures de village, le Bas-Montreuil attire les Parisiens. Photographes, créateurs ou architectes en quête de loyers abordables, ils ont modelée l’ancienne banlieue rouge, la faisant «bohême». Mais «victime de ses charmes», Montreuil s’embourgeoise. Et les prix gonflent, chassant ainsi les classes moyennes.

Ancienne banlieue communiste à la population ouvrière, la ville compte aujourd’hui plus de 20 % de cadres et professions intellectuelles. Symptôme de ce changement : la mairie (anciennement PC), remportée par Europe Ecologie-Les Vertsplus quelques travauxA Paris, pour la même surface, j’aurais dû dépenser 200 000 € de plus», estime-t-elle. C’est le prix de l’immobilier qui a poussé cette jeune femme à s’installer dans cette ville à l’est de Paris.
Mais pas seulement. «On m’a dit que c’était une ville en train de fleurir. Avant j’habitais le XIXe arrondissement de Paris, le côté populaire ne me fait pas peur», précise la jeune maman. «Ici, j’ai trouvé mon compte. J’ai à la fois le côté cosmopolite de mon ancien quartier et je suis proche de Paris.» Chef de projet marketing, Élodie s’est installée dans le Bas-Montreuil il y a trois mois. Et elle n’est pas la seule. […]

Il y a encore quelques années, la ville était exclue du marché de l’achat. Aujourd’hui, la plupart des nouveaux venus sont médecins ou avocats, avec des salaires de 10 000 euros par mois. Une hausse phénoménale qui chasse les classes moyennes hors de Montreuil.
Ces nouveaux arrivants transforment le visage de la ville, jusqu’alors assimilée aux problèmes des banlieues. Montreuil s’est forgé une nouvelle image. Celle d’une ville de bohèmes aux allures de Berlin Est. […] Alexandre, 25 ans et étudiant, est né à Montreuil. Il estime que les transformations touchent avant tout le Bas-Montreuil. Le quartier proche de la ligne de métro, avec ses maisonnettes et ses jardins. Celui qui attire les «bobos». Mais il existe un autre visage de Montreuil. De l’autre côté de l’autoroute inachevée qui traverse la ville, on entre dans le Haut-Montreuil, avec ses barres HLM.
«La fracture entre les deux Montreuil, c’est avant tout une question d’accès aux transports», explique Patrick Petitjean, conseiller municipal, et élu depuis 1995. […] Libération

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