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Bien sûr, les Allemands s’intéressent à la campagne électorale qui commence. L’augmentation du prix de l’énergie les inquiète. La situation au Mali ne les laisse pas indifférents. Mais ce qui les passionne ces jours-ci – du moins si l’on se fie à la place que la presse accorde au sujet -, c’est le sexisme de la société allemande.
Tout a commencé le 24 janvier avec le témoignage dans Stern (une sorte de Paris-Match allemand) d’une des journalistes de la rédaction. Agée de 29 ans, Laura Himmelreich accuse Rainer Brüderle, président du groupe parlementaire libéral, d’avoir eu à son égard un comportement “inapproprié”. (…)
Bien sûr, Die Zeit consacre la semaine suivante un de ses éditoriaux à la question, estimant que “cela fait des années” que l’Allemagne n’a pas eu un tel débat. Comme le Spiegel Online,

Die Zeit voit dans cette polémique un signe supplémentaire du déclin du mâle blanc : “Les règles non écrites du vieux jeu entre les hommes et les femmes se renouvellent”, peut-on lire. Puis ceci : “Est-ce qu’un homme doit avoir peur d’aller en prison s’il fait un compliment à une femme ? Quelle absurdité.”

Dans ce pays très à cheval sur l’égalité formelle – un homme qui tient la porte pour laisser passer une femme est parfois regardé avec suspicion -, les femmes restent largement discriminées et souvent cantonnées à des tâches subalternes. Dans le magazine Focus du 4 février, qui consacre sa couverture à la question : “Que peut encore se permettre un homme ?”, Hannelore Kraft apporte un témoignage intéressant. La puissante ministre-présidente sociale-démocrate de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie remarque : “Plus j’ai gagné en influence, moins j’ai été importunée. Car le sexisme est un instrument de pouvoir. Personne n’est sexiste pour être spirituel. C’est le contraire d’un flirt. Le sexisme va être précisément utilisé pour montrer son pouvoir.” En provoquant ce débat, Rainer Brüderle a peut-être, à son corps défendant, fait légèrement progresser la cause des femmes allemandes.
Le Monde

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