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Depuis le 29 décembre, l’association d’aide aux mal-logés occupe 2 000 mètres carrés laissés vide, en plein cœur de Paris, érigés en symbole de la spéculation aveugle passant par les paradis fiscaux. La réalité est moins exotique.

«On est dans le schéma classique. Quand on occupe un immeuble, il y a toujours un propriétaire qui se manifeste et qui joue le rôle de la pauvre famille prise au dépourvu ».(Christophe Driesbach du collectif Jeudi noir)
Le 7 janvier, les membres de l’association Droit au logement (DAL) et du collectif Jeudi noir, organisaient une petite visite pour la presse, une semaine après avoir investi les lieux où sont hébergés depuis quatorze familles et onze jeunes précaires. Réquisition citoyenne, clamaient les militants d’une seule voix […].
D’après les associations, ces 2 000 m2 seraient inoccupés depuis deux ans (donc réquisitionnables). Mieux, nous expliquait un militant de Jeudi noir le jour de la visite, «on est complètement dans le cliché du holding spéculant sur des bâtiments vides». […] Seulement voilà. L’histoire n’est pas aussi caricaturale. […] Libération a pu joindre Ignacio Lasa, 50 ans, un Espagnol parlant français (il était scolarisé au lycée français de Madrid). «Nous n’avons rien d’une nébuleuse internationale, ni aucun lien avec un paradis fiscal», nous écrit-il, trop content de s’exprimer.
Il a monté une société immobilière avec son frère cadet comme associé et sa sœur médecin comme actionnaire. «Nous sommes un petit groupe familial, on a un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros environ. Nous achetons des immeubles pour les louer. On en a quatre à Madrid. J’ai décidé d’investir en Europe. Comme je parle français, j’ai choisi Paris.» […] Pour tenter de débloquer les choses, il a pris contact avec le cabinet de la ministre Cécile Duflot : «Ils étaient très embarrassés d’entendre notre histoire. La ministre ne nous a pas encore répondu, je lui laisse le bénéfice du doute. Elle subit une énorme pression médiatique dans cette affaire. Je respecte le combat contre le mal-logement, mais là les associations se sont trompé de cible.» […] Libération

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