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En janvier 2011, un mineur causait la mort de Maryse, 74 ans, lors d’un vol à l’arraché dans les quartiers Nord de Marseille.. Son procès s’ouvre ce matin. «Mamie attentionnée» et «mère idéale , Maryse Féraud, 74 ans, n’avait pas survécu à ses nombreuses blessures infligées lors du violent vol de son sac à main, à deux pas de chez elle.
C’est le procès de la banalité du mal qui gangrène Marseille depuis trop longtemps. Celui d’une tragédie involontaire mais, pourtant, prévisible. […] Pour deux chéquiers, une carte bancaire, un permis de conduire, une carte d’identité et 20 euros, ils n’ont pas hésité à traîner leur proie, repérée quelques instants plus tôt, sur 50 mètres. Quelques jours plus tard, ces gamins du Parc Kalliste apprendront que leur victime avait succombé à un oedème cérébral. Ils apprendront aussi qu’elle s’appelait Maryse Féraud. Et qu’elle avait l’âge de leur grand-mère, 74 ans. Un âge où l’on est censé recevoir de l’aide pour porter ses paquets. Pas mourir, la peau déchirée par le bitume et les os du visage éclatés par la violence de la chute, en allant, tout simplement, faire ses courses. […] A l’issue du drame, l’émotion avait été telle que les langues, d’ordinaire paralysées par la peur des représailles, s’étaient rapidement déliées. Un appel anonyme avait, quelques jours après les faits, fourni aux enquêteurs de la brigade criminelle de la sûreté départementale les noms des deux agresseurs ainsi que ceux des deux receleurs. […] La Provence (Merci à Lilib)

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Seul dans le box, l’accusé principal, haut comme trois pommes, est un garçon de la cité voisine du parc Kallisté, un jeune de la communauté comorienne, sans histoire jusque-là et qui était à deux mois de la majorité.
Pull gris, polo bleu, lunettes trop grandes pour sa petite tête et une voix éteinte pour dire « j’étais lycéen » à la cour qu’il découvre. Sa famille, des gens modestes, se tient discrètement groupée dans le public autorisé, honteuse et dépassée.
Le copain de 15 ans qui pilotait le scooter a été jugé en mars dernier par le tribunal pour enfants. « Bangui » a écopé de 6 ans de prison. Sa mère, sans profession, a eu dix enfants d’unions différentes. Il n’a vu son père, resté à Mayotte, que deux fois dans sa vie. C’est le plus jeune du groupe mais c’est aussi celui qui a le plus d’autorité.
[…] Assis devant leur avocat, deux copains, libres sous contrôle judiciaire. Eux répondent de recel et d’escroquerie, pour les 270 euros de retraits frauduleux effectués sur les cartes bancaires de la septuagénaire et partagés dans un gymnase abandonné. Maryse avait gribouillé son code secret à l’envers sur un bout de papier.
« On voit que des mauvais garçons, des gros lâches »
D’un receleur, on ne remarque que la grosse montre blanche. Un modèle un peu tapageur pour passer aux assises… Jean, baskets, épaules larges, le jeune branché répond au président qu’il est né à Mayotte, comme les autres. « Je suis dans la téléphonie et en alternance en CFA pour un bac pro électronique. » Son acolyte, piégé par les caméras de vidéo surveillance du distributeur à Grand Littoral, semble lui parti ailleurs. Tout grand, il a l’air perdu avec des bras dont il ne sait quoi faire et une petite voix qui décline un pauvre curriculum. Il a 8 frères et soeurs. « Prenez un air réveillé et un peu vif, ça ira mieux », le secoue le président Vogt. « Son papa n’est pas là. Il n’a pas de contact avec lui », glisse son avocate Me Stéphanie Gaziello. Un traducteur est prévu pour la maman, mère au foyer. Il était arrivé en France à l’âge de 7 ans et n’a fait la connaissance de papa que deux ans plus tard à l’occasion d’un voyage de ce dernier en France.
La Marseillaise

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