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Du 23 au 27 janvier, les grands de ce monde se retrouvent à Davos, petite station de sports d’hiver du canton des Grisons en Suisse, pour la traditionnelle réunion annuelle du Forum économique mondial. Les semaines précédant le sommet, lobbies et ONG ont coutume de mettre en lumière quelques-uns des problèmes les plus urgents de la planète à grands coups de rapports et de mises en perspectives déroutantes.

À quelques jours de la 43e édition du rassemblement, l’organisation humanitaire Oxfam n’a pas dérogé à la règle en dévoilant son rapport sur les inégalités, “Le coût de l’inégalité: comment la richesse et les revenus extrêmes nous font tous mal“. Avec une idée-choc: le revenu annuel des 100 personnes les plus riches pourrait permettre d’éradiquer quatre fois la pauvreté mondiale.

Barbara Stocking, directeur-général d’Oxfam, indique qu’au cours des vingt dernières années les personnes les plus aisées de la planète, qui représentent à peine 1% de la population mondiale, ont vu leurs revenus augmenter de 60%. A l’inverse, les plus démunis tentent de survivre tant bien que mal avec moins d’un dollars et 15 cents par jour.

Le marché des produits de luxe, par exemple, a connu, depuis le début de la crise, une croissance de plus de 10%, selon le même rapport.

Dans son rapport, la confédération d’ONG britannique cite l’Index des Milliardaires de Bloomberg dont la dernière version estime à 240 milliards de dollars, le revenu net des 100 personnes les plus riches du monde en 2012.
Mesures
Le rapport propose plusieurs mesures: fermer les paradis fiscaux (ce qui rapporterait 189 milliards de dollars), adapter les salaires aux revenus du capital, investir dans les services publics gratuits, fiscalité plus agressive, taux minimum d’imposition pour les entreprises à échelle mondiale, …
Selon Oxfam, ce problème touche l’ensemble de la planète. “Au Royaume-Uni, les inégalités évoluent comme au temps de Charles Dickens. En Afrique du Sud, les inégalités sont plus grandes qu’au temps de la fin de l’Apartheid.”
Aux États-Unis, la part des revenus des plus riches (1% de la population) a doublé, passant de 10% en 1980 à 20% aujourd’hui. Pour 0,01% des plus riches, ces revenus ont même quadruplé.
Citant le Brésil en exemple de pays qui a su allier une forte croissance à une réduction des inégalités, l’organisation souligne également que l’accroissement de l’écart entre riches et pauvres va à l’encontre de toute productivité économique et met en péril la démocratie en exacerbant les tensions sociales.
Contrôle total
Le rapport souligne aussi que les plus riches contrôlent même la politique, permettant d’adopter la loi du “tout pour les plus riches, rien pour la majorité plus pauvre, même dans les démocraties modernes.
Il est grand temps que nos leaders politiques revoient le système, dans l’intérêt de toute l’humanité, pas seulement pour l’élite.
Un “new-deal” pour lutter contre les inégalités ?
Aussi, Oxfam somme-t-il les dirigeants mondiaux à s’engager dans un “new-deal mondial” pour ramener les inégalités à leur niveau de 1990 en luttant contre l’extrême richesse.
Un cri d’alarme qui sonne comme un avertissement à destination de la cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement et des chefs d’entreprises et décideurs économiques qui sont attendus dans la station suisse à partir de mercredi pour débattre de la relance de l’économie mondiale et des conflits au Mali et en Syrie.
Huffington Post

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