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Benoît Schneckenburger, professeur de philosophie dans l’enseignement public, revient dans Libération sur le rappel du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, à la «neutralité» dans les écoles catholiques, à propos du «mariage pour tous».
Il est également responsable au Parti de Gauche.

Vincent Peillon fait mine d’ignorer ce fait désormais incontestable : l’enseignement privé confessionnel catholique reste un enseignement privé confessionnel et catholique.
En rappelant à l’ordre l’enseignement catholique qui entend faire preuve de prosélytisme dans le débat sur le mariage pour tous, Vincent Peillon a déclenché les foudres de la droite, et Mme Boutin sort de sa retraite pour l’accuser de «réveiller la guerre scolaire». […] L’enseignement catholique est en effet l’artisan de l’œuvre prosélyte de l’Eglise dont il constitue un moyen privilégié d’atteindre les consciences.
Les combats des philosophes des Lumières ont toujours souligné l’enjeu que représentait l’école pour les dogmes religieux, l’enfance étant un moment propice pour son œuvre de propagande. En intervenant dans le débat de société, l’enseignement privé catholique accomplit bien en effet ce qu’il considère être sa mission. Le préambule du statut de l’enseignement catholique rappelle notamment son objet : promouvoir «une communauté chrétienne ayant pour base un projet éducatif enraciné dans le Christ et son évangile». […]

Voilà qui devrait faire réfléchir tous ceux qui croient qu’en mettant leurs enfants à l’école privée, ils ne font que les exempter des influences fantasmées des pauvres et des immigrés : ils les soumettent également à une influence religieuse.
Alors oui, cette intervention de l’école catholique dans un débat de société doit nous conduire à réaffirmer le principe simple, mais garant de l’égalité et de la laïcité : école publique fonds publics, école privée fonds privés. Il est temps, non de rouvrir la guerre scolaire, mais de solder les comptes.
Libération

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