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«Mon chien est raciste ! Je vous assure que c’est vrai ! Il peut se jeter sur la clôture en aboyant férocement quand les gens qui passent devant la maison ne lui plaisent pas: et il le fait systématiquement quand ce sont des Noirs ! Le facteur, par exemple, qui est des îles, ose à peine s’approcher, le pauvre ! Et ne vous moquez pas de moi, mon problème est sérieux car je suis vraiment embêté ! » Ce témoignage, retrouvé parmi d’autres du même acabit sur un forum francophone, illustre un problème réel et inconfortable pour les propriétaires de chiens : certains animaux réagiraient systématiquement de manière agressive à l’approche d’une personne noire.
Le site Gawker a interrogé des spécialistes du comportement canin afin de trouver la ou les réponses. Evidemment, il est absurde d’associer le racisme, une idéologie humaine qui crée une distinction entre les couleurs de peau ou les ethnies et considère que certains groupes humains sont intrinsèquement supérieurs aux autres, et la réaction d’un animal dénué de culture.
Linda Michaels, une psychologue canine, apporte un point de vue partagé par la majorité des experts. Selon elle, un chien peut réagir comme s’il se sentait agressé par une personne à la peau noire pour deux raisons. Premièrement, s’il a été insuffisamment associé de manière favorable à des gens de toutes les origines au cours de sa socialisation précoce, lorsqu’il n’était qu’un jeune chiot. Deuxièmement, s’il a subi un incident traumatisant impliquant une personne de couleur, expérience qui s’est depuis généralisée à tous les membres du même groupe ethnique. (…)
Passons aux explications liées au comportement humain. Il est tout à fait possible que le chien, animal pourvu d’une grande capacité d’empathie envers les sentiments humains, développe un comportement reflétant celui de son maître, qui aurait lui-même des pensées, même inconscientes, racistes. Le chien ne ferait que manifester physiquement une méfiance intériorisée par des humains trop civilisés pour la montrer. Les chiens, explique le site Pets Adviser, peuvent alors en quelque sorte capter cette mauvaise onde et passer en « mode sécurité ».
La solution est un contre-conditionnement. « Je fais cela tous les jours, poursuit Anthony Newman, dresseur de chiens, avec des chiens «qui sont effrayés et agressifs envers les hommes, envers d’autres chiens, envers les skateboards, les sacs en plastique, les bus, les vétérinaires, etc. » Le «racisme» canin n’est donc pas une fatalité. Les différents experts rappellent qu’il est préférable de commencer tôt ce conditionnement, en socialisant les chiots avec des personnes de toutes les origines à partir de l’âge de 8 semaines.
Slate

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