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Est-il possible de proposer une approche nuancée des grands enjeux sociétaux actuels, sans se retrouver automatiquement classé dans le camp des «méchants» ? C’est la question que pose Jack Dion dans Marianne en évoquant une terreur «verbale».

Est-il possible de prôner la régulation de l’immigration sans se faire accuser de xénophobie rampante et de collusion involontaire avec l’extrême droite ?
Est-il possible d’être acquis au principe du droit au mariage des homos sans pour autant jeter tous ceux qui s’interrogent sur le sujet dans le sac infâme de l’homophobie ? Pour le Monde, Libération et d’autres, quiconque n’est pas un fervent partisan du «mariage pour tous» (formule laissant entendre que le célibat est un sacrilège) est d’office frappé d’un syndrome que le philosophe Didier Eribon appelle «le retour du refoulé homophobe». […] Est-il possible d’être partisan du recours à la nationalisation, temporaire ou pas, sans être suspecté d’être un étatiste forcené ou un adepte de l’économie administrée ? […] Est-il possible d’être un européen convaincu et de ne pas s’enthousiasmer pour une construction européenne qui va dans le mur ? Pour l’heure, toute voix critique à l’égard de cet archétype de bureaucratie qu’est une zone euro soumise aux grands vents du néolibéralisme et du dumping salarial est renvoyée dans les limbes de l’europhobie. […] Comme par hasard, les tenants d’une immigration «libre» se recensent aussi bien dans le milieu patronal (ce qui peut se comprendre) que chez des bobos (ce qui est plus surprenant) aveuglés par leurs bons sentiments, et qui vivent loin des ghettos de la misère, protégés par la ségrégation ethnico-sociale qu’ils dénoncent par ailleurs.
Marianne (Merci à Zatch)

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