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Extraits de l’allocution de Georges Bensoussan lors du dîner du Conseil représentatif des Institutions juives de France centre Ouest à Tours, le 10 décembre 2012. Il dénonce la «pensée unique» dans les médias à propos d’Israël, l’antisémitisme dans les banlieues, l’affaire Merah, l’islamisme…

La monoculture règne dans la plupart des médias français. S’en lamenter est d’ailleurs vain, voire contre-productif puisque cela alimente l’illusion que le débat existe.
Récemment, le journaliste Serge Halimi dans un film éponyme, qualifiait de « nouveaux chiens de garde » cette pensée unique qui nous fait croire qu’aucune alternative sociale et économique n’est possible. Il mettait en relief ce conformisme de la pensée unique, qui d’une radio à l’autre, selon lui, voudrait inculquer chaque matin à des millions d’auditeurs cette idée qu’il n’y aurait pas d’autre voie possible. Mais cette pensée unique s’incarne aussi dans ce conformisme massifié en matière de culture issu pour une grande part d’un milieu fermé d’héritiers qui établissent ces normes rigides mais invisibles à la fois et qui, incorporées, deviennent des évidences. Malheur à celui qui s’en écarte, il sera privé d’antenne, d’audience et de lecteurs. Beaucoup en ont fait l’expérience. La liste serait longue. […] C’est une cécité volontaire que celle qui consiste à penser que la France est victime d’une nouvelle peur collective, l’islamophobie, semblable à l’antisémitisme des années 1930. Comme si les Juifs européens réprouvés des années 1930, dont beaucoup cherchaient déjà à fuir l’Europe, pouvaient être comparés aux millions de migrants qui s’installent aujourd’hui sur le Vieux continent en y construisant mosquées, centres culturels, scolaires et sociaux. […] Place de la Bastille, le soir de l’élection de François Hollande (6 mai 2012), au pied de la colonne de juillet, on a vu des drapeaux des pays du Maghreb, de Syrie et de Palestine. On pouvait ce soir-là se demander où était passée la nation française. Jusqu’au moment où la doxa eut tôt fait de nous convaincre que ces drapeaux étaient le signe d’une intégration réussie. Comme par exemple, nous disait-on, la présence de drapeaux bretons. Mais de quelle intégration parle t-on ? Et dans quel pays ?

Pour beaucoup de nos compatriotes, la langue s’est appauvrie, mais elle a surtout été travestie pour une majorité de Français puisqu’elle consiste à éviter de nommer ce que chacun, chaque jour, a sous les yeux.
Cette guerre à bas bruit, une partie des élites intellectuelles d’Occident n’en veut rien entendre. Et en particulier une fraction des élites françaises qui peine à penser que l’on peut être à la fois bourreau et victime, avoir été colonisé et dominé et être en même temps un oppresseur des minorités et des femmes. […] Ainsi, c’est au nom du bien que le mépris règne aujourd’hui. Car il s’agit de mépris quand l’on refuse d’entendre la colère et le chagrin des classes populaires que rien ne protège de cette violence, ni les beaux quartiers, ni les écoles de l’élite, ni les professions gratifiantes. Sous l‘œil des idéologues le noir est blanc, la haine est amour, et l’antisémitisme est mué en troubles intercommunautaires. […] Crif

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