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La ville de Grenoble accueillera début décembre prochain un spectacle réalisé et joué par Mohamed Boumerghra, un comédien franco-marocain vivant en France depuis une quarantaine d’années dans lequel il revient sur son parcours, ses expériences, ses réussites, ses joies, ses échecs mais aussi le racisme qu’il a vécu au pays de la liberté, l’égalité et la fraternité.
Ça s’écrit « Moi made in France », mais ça pourrait se lire « Mohamed in France ». C’est le nom du spectacle que le comédien et homme de théâtre franco-marocain Mohamed Boumerghra présentera sur scène les 7 et 8 décembre prochain dans la ville de Grenoble.
Islamistes, hitistes et racistes…
Etant inspiré des halqas de la place mythique Jemaâ El Fna à Marrakech, le spectacle sera joué au théâtre Premol, un petit établissement pouvant accueillir 300 spectateurs. Mais pourtant, avec l’importance des sujets traités et qui sont tellement d’actualité, son spectacle mériterait d’être joué devant des milliers de personnes. Sur scène aux côtés d’un autre comédien Marocain, Mohamed Boumerghra y parle de la montée de l’islamisme dans les quartiers, le chômage des jeunes Français d’origine maghrébine qui ne font rien de leur journée que d’être des hitistes, collés au mûr, et il parle surtout du racisme qu’il a vécu dans sa vie passée en France durant plus de 40 ans.
Son spectacle est avant tout autobiographique. Il est raconté, en arabe et en français, par un comédien marocain qui débarque en France alors qu’il n’est âgé que de 25 ans. Et le racisme Mohamed l’a vécu dès qu’il a décroché son premier boulot en tant qu’homme de ménage dans les théâtres. « J’avais oublié de nettoyer une loge dans un théâtre et le metteur en scène est arrivé vers moi en criant. Pour me justifier, je lui ai dit que j’étais comédien et pas nettoyeur. Il m’a regardé dans les yeux et me lance : je croyais qu’au Maroc, il n’y avait que des chèvres ! Avec tout mon calme, je l’ai agrippé par le col de sa chemise et j’ai failli l’étrangler. Mais heureusement qu’une assistante est arrivée et m’a demandé de le lâcher », explique-t-il d’un ton posé.

« En plus c’était un mec de gauche ! » dit-il en explosant de rire.

Une autre fois, lors d’une réception dans une petite ville près d’Annecy, le maire lui lance au visage : « c’est d’Arabes comme vous, dont cette ville a besoin ! ». « Ce n’est qu’après que j’ai appris que ce maire était du Front National ! » poursuit-il. (…)
Yabiladi

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