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Màj du 26/11/2012 :
Depuis quelques jours, le site internet des Inrockuptibles (magazine qui était autrefois consacré à la musique, au cinéma, à la peinture…) a lancé une pétition en soutien aux auteurs d’un livre paru sous le titre de « Nique la France : devoir d’insolence » et d’une chanson éponyme dont les paroles laissent rêveur : « Nique la France et son passé colonialiste, ses odeurs, ses relents et ses réflexes paternalistes. Nique la France et son histoire impérialiste, ses murs, ses remparts et ses délires capitalistes. »
Parmi les signataires, s’y bouscule pêle-mêle tout le gratin le plus prévisible de ce qu’il faut bien nommer la détestation pathologique de la France : Rokhaya Diallo (grande intellectuelle qui parla un jour de la police en banlieue comme d’une « force d’occupation »), Houria Bouteldja (clairement la meilleure d’entre tous, pour qui le Hezbollah, auteur de plusieurs attentats en France, est un « mouvement de résistance »), Eva Joly (qui s’insurgea contre le défilé militaire du 14 juillet, comme elle l’aurait peut-être fait, en 1945, contre le défilé des hommes du général De Lattre de Tassigny ou du général Leclerc), le Parti de gauche (dont le candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, soutient que le Tibet était mieux chinois que religieux et l’île de Cuba mieux dictatoriale qu’américanisée)… La liste est bien entendue non exhaustive. (…)
Boulevard Voltaire
Le rappeur Saïdou du groupe Z.E.P (Zone d’expression populaire) et le «sociologue et militant» algérien Saïd Bouamama ont été mis en examen pour «injure publique» et «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence» sur une plainte de l’Agrif, «un groupe d’extrême droite nostalgique de l’Algérie française». Les Inrocks appellent à signer une pétition «Contre le racisme, le devoir d’insolence».
En cause, un ouvrage et une chanson du même nom, «Nique la France».

«Nique la France et son passé colonialiste, ses odeurs, ses relents et ses réflexes paternalistes / Nique la France et son histoire impérialiste, ses murs, ses remparts et ses délires capitalistes.» (refrain)

S’inscrivant dans une longue tradition pamphlétaire des artistes engagés en France contre l’État français, du «nation de porcs et de chiens» d’André Breton au «le temps que j’baise ma Marseillaise» de Léo Ferré en passant par le «je conchie l’armée française» d’Aragon ou le «votre République, moi j’la tringle» de Renaud, Saïdou et Saïd Bouamama ont choisi d’assumer leur «devoir d’insolence» afin d’interpeller et de faire entendre des opinions qui ont peu droit de cité au sein des grands canaux de diffusion médiatique.

D’accord ou pas d’accord avec les propos et les formulations incriminés, nous défendons leur droit de les tenir. L’extrême droite veut interdire le droit de chanter la révolte, imposons le droit de l’exprimer sans entraves. […]

Mais voilà, cela dépasse, choque et insupporte qu’une telle parole puisse être portée, d’autant plus quand elle l’est par ceux qui subissent en premier lieu les politiques racistes et antisociales. Lorsque des Noirs ou des Arabes font le choix de sortir de l’invisibilité et du mutisme afin de décrire la réalité telle qu’elle est – violente, inégale et destructrice – la droite extrême, l’extrême droite ou encore l’État s’emploient à tenter de convaincre l’opinion publique de l’illégitimité de ces discours.
Parmi les signataires : Olivier Besancenot, Houria Bouteldja, Rokhaya Diallo, Eva Joly, Noel Mamère…
Les Inrocks

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